Ah, vieil ami, restons groupés, restons ensemble Il me semblait sentir ta présence à l'instant Mais ce n'est que mon âme et novembre qui tremblent De froid triste, comme quand nous avions vingt ans Te souviens-tu la piaule sans eau, rue Faidherbe La solitude, le cercle des étudiants Les pavés disjoints de Lille, la mauvaise herbe? Entre les années je nous vois, je nous entends Ah, mon ami, restons groupés, le dernier acte Est annoncé. Toutes les feuilles sont tombées Voici l'hiver et le grand bateau va pa**er Ensemble, non signé mais c'était notre pacte! Ah, pauvre amitié que nous aurons tout de même Conduite ici! Je me souviens de tes amours Je jette des souvenirs datant du miocène Des photos, des papiers aux oiseaux de la cour La Grande Armée a dévasté toutes ces plaines Les essieux des rêves ca**és sur les chemins Pourrissent dans la boue, les espoirs, la déveine Où allions-nous? Nous n'avons pas failli au moins! Cette armée avait, cette Grande Armée des hommes La dégaine d'un somnambule sur le toit C'est une glissade infinie, un long automne Un court printemps, un court été, nous y voilà Aurons-nous bien mis a**ez de graines en terre Et a**ez fondé de pays pour nos enfants? T'as toujours été phraseur... tu f'rais mieux d' te taire Réjouis-toi de toucher le soleil en montant Chacun ses idées, ses douleurs, pas de problème Notons l'élévation quand même du propos Tant qu'on bava**e, on avance et pour moi on s'aime Mieux, tandis qu'on approche du fond du tableau Plus on se noie dans le décor et mieux on s'aime A fallu marcher longtemps pour apprendre ça Restons groupés, et puis disons-nous que quand même Nous faisons un beau thème à l'horizon là-bas {x2:} Ce très long vers allant vers la rime idéale Ce long soupir d'amour exhalé vers demain Ce bel accord mineur dans l'harmonie finale C'est nous, cette bande saluant de la main