Certes, elle n'était pas femme et charmante en vain Mais le terrestre en elle avait un air divin Des flammes frissonnaient sur ses lèvres hardies Elle acceptait l'amour et tous ses incendies Rêvait au tutoiement, se risquait pas à pas Ne se refusait point nette, ne se livrait pas Sa tendre obéissance était haute et sereine Elle savait se faire esclave et rester reine Suprême grâce et quoi de plus inattendu Que d'avoir tout donné sans avoir rien perdu Certes, elle n'était pas femme et charmante en vain Mais le terrestre en elle avait un air divin Elle était nue avec un abandon sublime Et couchée en un lit semblait sur une cime À mesure qu'en elle entrait l'amour vainqueur On eût dit que le ciel lui jaillissait du cœur Elle vous caressait avec de la lumière La nudité des pieds fait la marche plus fière Chez ces êtres pétris d'idéale beauté Il lui venait dans l'ombre au front une clarté Pareille à la nocturne auréole des pôles À travers les baisers de ses blanches épaules On croyait voir sortir deux ailes lentement Son regard était bleu d'un bleu de firmament Et c'était la grandeur de cette femme étrange Qu'en cessant d'être vierge elle devenait ange Certes, elle n'était pas femme et charmante en vain Mais le terrestre en elle avait un air divin