La petite presqu'île Où jadis, bien tranquille Moi je suis né natif Sois dit sans couillonnade Avait le nom d'un ad- Jectif démonstratif Moi, personnellement Que je meure si je mens Ça m'était bien égal; J'étais pas chatouillé J'était pas humilié Dans mon honneur local Mais voyant d'l'infamie Dans cette h*monymie Des bougres s'en sont plaints Tellement que bientôt On a changé l'ortho- Graphe du nom du patelin Et j'eus ma première tristesse d'Olympio Déférence gardée envers le père Hugo Si faire se peut Attendez un peu Messieurs les édiles Que l'on soit pa**é Pour débaptiser Nos petites villes La chère vieille rue Où mon père avait cru On ne peut plus propice D'aller construire sa Petite maison s'a- Ppelait rue de l'Hospice Se mettre en quête d'un Nom d'rue plus oportun Ne se concevait pas On n'pouvait trouver mieux Vu qu'un asile de vieux Florissait dans le bas Les anciens combattants Tous comme un seul, sortant De leurs vieux trous d'obus Firent tant qu'à la fin La rue d'l'Hospice devint: La rue Henri Barbusse Et j'eus ma deuxième tristesse d'Olympio Déférence gardée envers le père Hugo Si faire se peut Attendez un peu Héros incongrus Que l'on soit pa**é Pour débaptiser Nos petites rues Moi, la première à qui Mon cœur fut tout acquis S'app'lait Jeanne Martin Patronyme qui fait Pas tellement d'effet Dans le botin mondain Mais moi j'aimais comme un Fou ce nom si commun N'en déplaisent aux minus D'ailleurs, de parti pris Celle que je chéris S'appelle toujours Vénus Hélas un béotien À la place du sien Lui proposa son blase Fameux dans l'épicerie Et cette renchérie Refusa pas, hélas! Et j'eus ma troisième tristesse d'Olympio Déférence gardée envers le père Hugo Si faire se peut Attendez un peu Cinq minutes, non? Gentes fiancées Que l'on soit pa**é Pour changer de nom Gentes fiancées Que l'on soit pa**é Pour changer de nom