George Sand - La Reine Mab lyrics

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George Sand - La Reine Mab lyrics

Cha**eur, sur cette plaine Que vois-je donc venir ? Dans la nuit incertaine Qui peut ainsi courir ? Quelle rumeur profonde S'élève dans les airs ? Est-ce du sein de l'onde Que partent ces concerts ? Ces vivantes nuées, Amis, c'est le sabbat ; Des follets et des fées C'est l'essaim qui s'ébat. Ils escortent leur reine, Mab, aux cheveux dorés. Dont le pied couche à peine L'herbe fine des prés. Vois-tu c'est la plus belle Parmi les filles de l'air. Plus d'un barde pour elle Souffre un tourment amer. Oh ! crains qu'elle te montre Seulement son pied blanc ; Ou songe, à sa rencontre, A se signer, tremblant. A son regard perfide Ne va pas t'exposer, Ici bas la sylphide Ne saurait se poser. Pétulante et menue, L'air est son élément. Elle enfourche la nue Et chevauche le vent. Quand la lune se lève, Sur le pâle rayon Elle vient comme un rêve, Dansante vision. Le duvet que promène Le souffle d'un hit in Est le char qui l'emmène Au retour du matin. Au bord des lacs humides. Dans la brume des soirs. De ses ailes rapides Effleurant les flots noirs. Sur un flocon d'écume Que le vent fait vaguer, Molle comme une plume, Elle aime à naviguer. Lorsqu'à grand bruit l'orage Court sur le bois flétri, La fleur d'un lis saiivage Souvent lui sert d'abri : La tempête cahnce. Elle prend son essor, Et s'envole embaumée D'une poussière d'or. Au nid de l'hirondelle Qui pend sous le rocher, Parfois, pliant son aile. On la voit se cacher ; Puis, s'élançant comme elle Sur les flots en fareur, Rire à la mer cruelle Où sombre le pêcheur. En vain de son pa**age Sur l'océan vermeil J'ai cherché le sillage Au lever du soleil. La grève de sa trace Ne peut rien retenir ; D'elle, hélas ! tout s'efface, Tout, hors le souvenir ! Le pieux solitaire A cru souvent, la nuit, Voir sa forme légère Glisser dans son réduit ; Mais, loin qu'il l'exorcise, A son regard si doux. Pour un ange il l'a prise Et s'est mis à genoux. Du cha**eur téméraire Elle égare les pas. Et rase la bruyère En lui tendant les bras ; Sur la mare trompeuse ; Qu'elle effleure sans bruit. Elle l'attend, moqueuse. L'y fait choir, et s'enfuit. Mais, dit-on, la diablesse. Soit caprice ou remord. Parfois d'une caresse Tient en suspens la mort. Eh bien ! Mab est si belle. Qu'on me verrait courir Après un baiser d'elle. Quand j'en devrais mourir.