Frédérik Mey - Souviens-toi, Étienne (Weißt du noch, Etienne?) lyrics

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Frédérik Mey - Souviens-toi, Étienne (Weißt du noch, Etienne?) lyrics

Souviens-toi, Étienne Je débarquais ce matin-là Ma petite valise sous le bras Avec une ficelle autour et je restais muet et figé devant toi Dans ce misérable bagage J'avais emmené en voyage Tous mes trésors, tous mes jouets Quelques pauvres vêtements et mon chez-moi Étienne, j'étais si malheureux Que lorsque je défis le nœud Soudain cet autre nœud serrant ma gorge sauta Et bêtement je sanglotai Et ce garçon, cet étranger Sans me comprendre vint m'aider à déballer Ma valise et il fit semblant de ne pas voir que je pleurais Étienne, si seulement... {x2} Souviens-toi, Étienne Comme on sillonnait ton village Nous, la terreur du voisinage J'étais ton frère jumeau plutôt qu'un hôte dans la maison de tes parents Tout ce qui était interdit Tout ce qui causait des ennuis Nous attirait si fort que chaque punition n'était qu'un encouragement On se moquait d'être punis On s'occupait de nos zizis Qu'on comparait dans les buissons Près de l'écluse et de la maison délabrée Et pour une bière, trois sucettes Cinq chewing-gums, deux cigarettes Nous admettions à notre spectacle la jeunesse locale enthousiasmée Étienne, si seulement... {x2} Souviens-toi, Étienne Avec tes mains nues, tu savais pêcher Les truites et j'en restais bouche bée Et un jour, nous avons surpris le boulanger et mademoiselle Yvonne Dans leur nid d'amour, dans le blé Et on les avait fait chanter tout un été "Par ici les babas ou on en discute avec la patronne" Et puis il y avait Maryse Maryse, Maryse, cette indécise Entre nous deux, Maryse la plus belle entre Privas, Mézillac et Le Puy Mais si elle me souriait à moi Elle n'avait d'yeux que pour toi Et ce regard à fendre l'âme et tu disais "L'été prochain, je la séduis" Étienne, si seulement... {x2} Si seulement, si seulement le temps Rien que pour un instant S'était arrêté ce jour-là Si nous avions traîné avant de descendre dans l'escalier en cavalcade Si le concierge avait fait durer l'engueulade Si on avait partagé une cigarette En feuilletant le livre interdit en cachette Si seulement j'avais relacé mes chaussures Rien qu'un instant et cette maudite voiture Serait pa**ée juste avant nous, sans percuter notre avenir Sans briser tes espoirs et tes projets Sans étouffer à jamais tous nos rires Tu es là Étienne Toi, tu as toujours tes douze ans Tes beaux cheveux noirs ondoyants Et tes longs cils et ton sourire, Étienne Et j'ai les cheveux gris et je suis vieux Je crois qu'on ne guérit jamais On n'oublie rien du tout, tu sais Le moindre de tes traits Le moindre de tes gestes est Toujours présent à mes yeux Ce soir, je reviens au pays Je bois à ta mémoire, ami En levant mon verre aux étoiles Et j'aime l'idée que tu me fa**es De là-haut, un p'tit clin d'œil, une grimace Un sourire du fond de l'espace À la tienne, Étienne, salut À un de ces quatre matins, va À bientôt