Frissonnant dans mon manteau, je dors encore debout Mes valises déjà à la main Malgré tout le café, les yeux pas en face des trous J'essaie de me faire au lendemain Je revois la nuit pa**ée comme à travers un voile épais Et son nom me revient Puis quelqu'un me crie "Allez, il est grand temps!" et je m'en vais Mes valises toujours à la main Une journée nouvelle, une page blanche à remplir Quelque train m'emmène quelque part Vers d'autres villes, d'autres espoirs, d'autres souvenirs Vers une rencontre de hasard Sans les jamais, sans les toujours, une rencontre à temps perdu Sans hier, sans lendemain Et dans quelques heures, je repartirai vers l'inconnu Mes valises toujours à la main C'est toujours un retour et un départ en même temps Sans reproche, sans malentendu Sans regrets, sans chagrins, sans être surpris en pensant Adieu en disant bienvenue Car les déceptions seront vite oubliées dans la poussière Sur les bords des chemins Et il est bien trop tard pour regarder encore en arrière Mes valises déjà à la main Demain, avant que ne vienne l'aube, je m'en irai Que je le veuille ou non En gardant un souvenir amer. Je ne sais Si c'est grâce ou bien malédiction De devoir s'arracher pour rechercher une destinée Que jamais on n'atteint Peut-être est-ce ma soif de liberté qui me fait errer Mes valises toujours à la main?