Chaque fois que Pompidou meurt A la radio, on met Malher Mozart, Beethoven, Scarlatti En aucun cas Annie Cordy Chaque fois que Pompidou meurt Au Luxembourg, les sénateurs Marchent près du ba**in central Rêvant d'un destin national Ma sœur est, je crois, amoureuse D'un garçon, ce n'est pas commun Qui pour le moment, dans la Meuse Fait son service, près de Verdun Chaque fois que Pompidou meurt Au collège, les professeurs Font un cours d'instruction civique Pour défendre la République Chaque fois que Pompidou meurt Papa dit «Que c'est beau Malher Mozart, Beethoven, Scarlatti, Ça change un peu d'Annie Cordy!» Chaque fois que Pompidou meurt A la télé les amuseurs Sont priés d'aller voir ailleurs En attendant des jours meilleurs Mon frère est, je crois, soupirant C'est une fille de Cancale Qui a des pieds certes un peu grands Mais un côté sentimental Chaque fois que Pompidou meurt On voit le shah, des empereurs, Des chefs de tribu, des monarques Des sultans, le roi du Danemark Chaque fois que Pompidou meurt Papa dit «C'est très beau Malher D'accord Beethoven, Scarlatti Mais rendez-nous Annie Cordy!» Chaque fois que Pompidou meurt On est ému un bon quart d'heure Il ne faut pas exagérer On va pas le ressusciter J'aimerais bien jeudi prochain Quand on revient de la piscine En lui serrant très fort les mains Oser embra**er Jocelyne Chaque fois que j'entends Malher Je pense à Pompidou qui meurt Chaque fois qu'il entend Malher Il pense à Pompidou qui meurt