Si je fume, si je bois Ce n'est pas que j'aime ça C'est que tu n'es plus là Ou que tu n'es pas encore là À qui je parle, je n'en sais rien À celle qui va, à celle qui vient Ma joie, c'est de faire des refrains Quand dans mes pieds s'endort le chien Quand la nuit tisse sans un bruit Le drap de la mélancolie Moi qui fais profession de rire La solitude me fais souffrir Si j'arose de silence Tous mes plants de patience C'est que tu n'es plus là Ou que tu n'es pas encore là Mon amour, c'est une inconnue Que j'aperçois au fond des nues Dans un nuage, un vol d'oiseau Dans la courbure des roseaux Dans les fleurs jaunes sur mon piano Dans les plis des algues dans l'eau La nuit dans la Lune qui luit Dans le Soleil et dans la pluie Si chaque jour je meurs Ce n'est pas de bon cœur C'est que tu n'es plus là Ou que tu n'es pas encore là Pourquoi les hommes courent toujours Après les femmes, après l'amour Et les femmes aussi font de même Pourtant c'est si rare quand on s'aime Quand l'amour sort du paysage Demain devient une île sauvage Qu'il faut repeupler aussitôt Avec des musiques et des mots Si ma chanson soupire Ce n'est pas par plaisir C'est que tu n'es plus là Ou que tu n'es pas encore là Si je parle à longueur de nuit Philosophie et poésie Si je vous montre l'horizon En disant: Voici ma maison Si je m'emporte, si je gronde Contre la violence du monde Ce n'est jamais que pour entendre Une voix me dire un mot tendre Si mes yeux désolés Fixent le sablier C'est que tu n'es plus là Ou que tu n'es pas encore là Ce n'est que pour l'amour qu'on vit On le sait bien mais on oublie Pourtant le reste ne vaut rien Non, rien de rien, tu le sais bien À qui je dis ça, va savoir À celle qui vient, à celle qui part Ma joie c'est de faire des chansons Pour ceux qui viennent et qui s'en vont Et si je veille encore Quand toute la ville dort C'est que tu n'es plus là Ou que tu n'es pas encore là