Si ça va pas, mon vieux, si tu as mal au crâne Et le cœur plein de cra**e, des paris plein les cannes Tu sauras que là-haut, du printemps au printemps Le chalet, tout les soirs, est plein de cris d'enfants Le Soleil, en septembre, se lève à 10 heures Sur des toises avachies et des concerts de fleurs Quand l'odeur du café envahit l'univers Isabel apparaît dans son pyjama vert J'ai chanté trop longtemps des histoires d'Épinal Des couplets empruntés à des cartes postales Où des amants marchaient sous la voûte des cieux Sans jamais foutre un pied dans la bouse des bœufs C'était à coup sûr des amants équilibristes Qui avaient fait leurs cla**es chez les parachutistes Allez, viens donc là-haut, tu verras des amours Qui ne prétendent pas rimer avec «toujours» Pas loin du lac Léman, tout près du lac d'Annecy À 90 minutes de l'Italie Tu verras des vallées qui s'ouvrent, généreuses Comme les bras de l'enfance quand elle est amoureuse Ah, mon vieux, qu'il fait bon y planter son regard Viens donc te réveiller au matin savoyard Je fermerai ma gueule et tu ne diras rien Et nous aurons un peu la sagesse des chiens Ne t'attends pas à voir le Paradis là-haut On a des tragédies comme chez les oiseaux Dévorés par les chats qui torturent sans faiblesse Et qui ont dans les yeux des clairières de tendresse Les enfants c'est gentil, cruel, et cetera Ça ne vient pas toujours quand tu leur tends les bras Mais à la fin du compte et en fin de journée Te voilà rajeuni par un double baiser Viens, j'ai changé de vie, j'ai changé de goda**es Et j'écris mes chansons le cul sur la cailla**e J'attrape le rhume des foins et je titille les noisettes Et je traque la myrtille au milieu des fillettes Heureux comme un satyre aux petits pieds fourchus Je vais de pierre en pierre sur les torrents bourus Allez, viens donc là-haut, on dira des conneries Et nous dirons «Je t'aime» aux sources du pays Les fenêtres au chalet s'éteignent une à une Ne restera bientôt qu'un vieux toit sous la Lune Aujourd'hui on a vu le col des Aravis On a croisé un chat et il nous a suivi Sur les portes des chambres sont écrits les prénoms Des héros familiers de mes futures chansons S'il te plaît, ma guitare, jouons un peu moins fort Juste de quoi bercer le bonheur qui s'endort