Il y en a qui viennent au monde veinards. D'autres, au contraire, toute leur vie sont bignards. Mon pre tait, pairat-il, un baron. Ma mre tait boniche dans sa maison. L'patron lui ayant fait du boniment Et, de plus, lui ayant fait un enfant, Ma pauv'baronne, par la patronne, Fut balance en vitesse, et comment ! Pour me nourrir ma mre devint catin Et moi, depuis, j'suis d'venu un vaurien. C'est nous qui sommes les hiboux. Les apaches, les voyous, Ils en foutent pas un coup. Dans le jour, nous planquons nos mirettes, Mais le soir nous sortons nos casquettes. Nos femmes triment sur l'Sbasto Pendant qu'nous, chez l'bistrot, dans un coin, bien au chaud, On fait sa p'tite belote avec des mecs comme nous, Des coquins, des apaches, des hiboux. Faut pas s'tromper : nous ne sommes pas bons tout. On est des poisses, des copards, et c'est tout. On n'nous rencontre jamais sur les boulevards, Seulement le soir, pour cha**er leur cafard. Les gens rupins et bla**, les vicieux, Avec leurs poules qui nous font les doux yeux, Viennent dans nos bouges boire du vin rouge Et en dansant, elles nous appellent... Oh mon Dieu !... On sent leur chaleur qui frmit dans nos bras, Alors on serre en leur disant tout bas : C'est nous qui sommes les hiboux. Les apaches, les voyous, Ils en foutent pas un coup. Dans le jour, nous planquons nos mirettes, Mais le soir nous sortons nos casquettes. Nos femmes triment sur l'Sbasto Pendant qu'nous, chez l'bistrot, dans un coin, bien au chaud, On fait sa p'tite belote avec des mecs comme nous, Des coquins, des apaches, des hiboux. Y'en a qui croient tre des hommes affranchis. Aha ! Y m'font marrer avec tous leurs chichis. Nous, on sait bien que a finira au grand air, Le cou serr dans l'truc m'sieur Dbler, A moins qu'un soir, un mahoutin, un costaud, Nous r'file un coup d'son surin dans la peau. a finit vite, sans eau bnite. Nos hritiers qui touchent tous des bigorneaux, Nous les toquards on claque dans un sale coup. Oh ! Que ce soit l ou ailleurs, on s'en fout !... C'est nous qui sommes les hiboux. Les apaches, les voyous, Il en cote pas un coup. Dans le jour, nous planquons nos mirettes, Mais, le soir, nous sortons nos casquettes. Ecoutez a, vous les rupins : Gare moi, le coquin, quand chacun fera son chemin. Si mon pre n'avait pas agi comme un voyou, Moi aussi, j's'rais p't'tre un homme comme vous...