Dominique A - Corps de ferme à l'abandon lyrics

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Dominique A - Corps de ferme à l'abandon lyrics

Je suis retourné au corps de ferme à l’abandon Je suis rentré dans l’étable noire, les poutres tenaient bon Tenaient le plafond éventré des planches d’avant guerre, la première Siècle de nuit, nuit des siècles tout était si vieux ici toujours Si haut les arbres enserrent la ferme Si fleuri le jardin au centre de la cour Encore fleuri comme quand des gens vivaient ici Comme quand des gens vivaient ici Et si haute la peur qu'enfant on jouait à réveiller L'après-midi dans le grenier immense de la maison du fermier Le fermier qui avait l’air si gentil et qui pa**ait ses nerfs sur ses vaches sur ses fils et sur le commis Le commis qui vivait au-dessus de l’étable comme en 1900 Sa silhouette torse nu à la fenêtre le soir Dans la lumière blanche de l'ampoule au plafond de sa chambre Et au bout d'une allée, longeant la jardin clos derrière chez les fermiers, il y avait le château Et les bêtes empaillées dans l’entrée bleue pâle un renard et un cerf Et en face l’étang au bout d'un champs en pente douce comme un répit dans l’épaisseur des lieux A l’écart l'écurie et ses secrets palpables et ses lignes franchies Les non-dits enroulés dans l'obscurité des murs sales En paquetage de ce qu’on sait, de ce qui ne se dit pas Pour toujours, et suinte, suinte de partout Et se transmet dans un grand silence entendu Ça puait le secret la chair sous la contrainte la perpétuation du mal Moisson d'éternité qu'il faut engranger vaille que vaille Et que ça pue plaisait aux gosses que nous étions C'était bien pour la peur l'inquiétude Ceux qui montaient dans le grenier jusqu'à la maison du fermier ça nous électrisait On s'emparait de cette histoire comme de poissons délectables Ces fantômes convoqués dans un 2 pièces sombre loué à l’année pour rien au chatelin qu’on ne voyait jamais Il n'y avait pas de salle de bain juste un évier dans la cuisine Une cheminée jamais ramonée et les chiottes en bois sur un côté de la cour On écoutait Police “I can’t, I can’t stand loosing” Avec sur la pochette du 45 tours un type pendu au dessus d’un bloc de glace à demi fondu Lourd à l’orée des 80’s d’une sinistre new-wave Comme une irruption hors cadre dans ces lieux sans âge si vieux, si vieux depuis toujours Confinés dans la nuit des siècles La maison du fermier, le grand jardin clos, le grenier le château, l'écurie Et les secrets par milliers répartis dans la cour sans âge débordant de partout affreux, congestionné Quand je suis retourné au corps de ferme à l’abandon la peur était intacte Les lieux ciraient ”Pitié” et même en plein jour tout hurlait, tout hurlait et se jetait sur nous Je suis sorti dans l’effroi de l’étable et j’ai fui