J'avais besoin d'une job plus payante que l'reste, Fait que j'ai décidé de prendre mes affaires pour l'Ouest, J'me suis dit qu'une mine, C'est l'genre de chose qui illumine, Que là où que l'or pousse, Les gens doivent avoir un sourire plus grand pis plus rare que tous… Ça fait que j'ai faite les files d'attente matinales comme tout bon mineur pis j'ai mis en marche ma machine à creuser, Là où le soleil est à 10 000 de pouvoir venir m'aveugler… J'suis devenu noir de boulot à force d'accumuler la poussière de la roche dans les pores de ma peau, Mais j'me suis dit qu'il fallait que j'creuse pour le lingot, Que j'creuse pour l'impôt, Pis que j'creuse sachant que mon quart de shift allait finir bientôt… J'avais jamais touché à de l'or au paravant, Je l'avais juste vu dans les films pis dans les vitrines, sous les lampadaires des néons pis dans le cou des pharaons… J'avais hâte de voir la binette de ma première pépite, J'me disais que ça allait être l'extase comme une paire de St-Joseph qui t'excite, Que mes pupilles se seraient dilater d'électrochocs pis d'émotions fortes Mais, c'est seulement là que la dynamite m'a frappé… Quand après une semaine de peine pis de misère chu enfin tombé en plein dessus, Seulement ça m'a laissé aigre pis déçu parce que ça l'avait rien avoir avec l'or qu'on voit dans les vues, Non j'suis tombé sur de l'or mou, de l'or nu, sur de l'or caoutchouc, de l'or fade pis sans goût, C'était même pas jaune à vrai dire, c'était guédille pis guénille, C'était sal, c'était de l'or qui avait le goût de se contredire, C'était une béquille de déception, c'était ni l'or des rois mage, ni celui des centre d'achats, Non mesdames et messieurs j'suis tombé sur de l'or bouilli pour les chats… Tête ba**e, j'suis retourné chez moi, pis là j'ai pris mon gars dans mes bras, Pis c'est comme là que le coup d'éclat est venu me frapper comme un coup d'état… C'est là que j'ai réalisé que dans l'fond, l'or ça pousse pas dans les profondeurs souterraines mais bien dans profondeur des cœurs, L'or c'est comme la richesse intérieure qu'on porte au quotidien, Que l'or c'est l'extra de raisin qui manque à mon verre de vin, Non l'or c'est danser dans la tempête, L'or c'est sensé m'donner le goût de m'élancer dans mes pensées, Non l'or c'est comme une neige de novembre qui descend du ciel pour me rafraîchir l'esprit, C'est une brise de liberté qui me permet de m'envoler en pleine nuit, Non l'or c'est toute l'intrigue d'une vie qu'on découvre sur le fil doré d'une pa**ion, Non l'or c'est sortir d'isolation… La vérité c'est que l'or c'est un métal qui brûle en dedans de nous-mêmes, Loin des millionnaires enivrés, Parce que l'or c'est pur pis c'est vrai, Pis ça se voit à travers de mes traits… J'ai du creuser pour le voir, creuser pour le croire, Creuser sans boussole, creuser dans un grand tunnel noir Jusqu'à perdre le nord, mais creuser pour pas tomber, Creuser dans le fleuve des épreuves, creuser jusqu'à preuve du contraire, Creuser jusqu'à moelle épinière… J'ai creusé dans ruine, j'ai creusé dans frime, J'ai même creuser jusqu'en Chine, mauzus que j'ai creusé en crime! J'ai même creusé dans l'désespoir, J'ai creusé des soirs sans mirador, Mais bon sang que je sais maintenant que c'est en creusant que l'on réalise que tout ce qui brille, n'est pas d'or.