Cabadzi - Digère et recrache lyrics

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Cabadzi - Digère et recrache lyrics

Vos oreilles ont chaud et vous n'y comprenez plus rien À ma tête qui se creuse À ma voix qui se rauque et qui se graille Je ne reviendrai plus Ces histoires sombres vous épuisent c'est ça ? Vous êtes mal a**is peut-être ? Laissez moi rien qu'une dernière chance... Vous savez, c'est étrange, on dirait que les hommes s'attachent à tout, même à la souffrance Il y a toujours cet élan qui nous pousse à trouver du bon dans le plus immonde Faut que je vous plante le décor... Faut que je vous dise les morceaux de caravanes, la forêt à côté. Les bouts de tôle, près des arbres, loin des autres. Après la forêt c'est un univers tordu... La caravane c'est chez moi. Il fait froid là bas mais au moins ils ne sont plus là Ceux qui jugent Ceux qui donnent une ligne à suivre Ceux qui m'ont enfermé pour mon intimité trop odieuse Ils oublient que chacun a sa vie intestine, souterraine, une vie que l'on ne se réserve qu'à soi Faite de grimaces dans la glace, de pratiques clandestines Un quotidien de jeux sur sa peau... Vous êtes humain vous aussi et votre peau comme la mienne a dû manquer d'une autre peau... Sans elle la nuit est trop seule et la sueur malsaine. Étrangement les jours pa**ent et la veille n'a rien apporté et le lendemain ne servira pas J'aurai toujours besoin qu'elle promène ses mains dans mes cheveux et qu'elle me prenne la nuque. Mais je n'ai plus que moi Et personne ne discute mes goûts, personne ne me dit : habille-toi comme-ci ou comme-ça, fais-ci ou fais-ça J'aimerai encore subir sa parole, l'écouter bêtement, être son pantin, son jouet et ne plus avoir à réfléchir. J'aimerais me coucher à ses côtés et dormir, sereinement, tranquillement... Je m'invente mille histoires, mille espoirs. Croisant des femmes du genre de celles à cabas, qui sortent des grands magasins, heureuses de leurs achats De la lingerie peut être. Les inviter à boire un verre Leur offrir une cigarette et qu'elles y posent leurs lèvres Leur mentir ma vie et qu'elles quittent leur mari pour moi Mais elle est partout et je n'ose plus rien. Elle est partout et je n'ai plus que les mots de la politesse, les bonjour, les merci, les au revoir. Je ne sais plus ce qu'il faut dire, comment se tenir. J'ai oublié les codes La solitude a tout vidé Je n'ai plus que des photos au mur Les moments avec elle. Quand je lui jouais du piano, Quand nous sortions avec des amis... Nous tenions même des conversations. Et tout allait très vite. Le dimanche, on pouvait rester au lit toute la journée De ces temps là je voudrais juste un instant, pour le chérir, l'entretenir à mes yeux, le faire durer le plus longtemps possible. Juste un instant, pour peser moins lourd. J'en suis là, à viser le minuscule, à caresser sans cesse son absence. Avoir cette femme encore un jour... Cette petite joie me suffirait et comme un enfant je croirai que l'on vient de m'offrir du bonheur, je m'en contenterais De là mon goût de n'avoir d'attention que pour les restes. Je suis un voleur de cendres, je suis l'homme d'après, d'ensuite, qui ne donne jamais la vie, qui la redonne seulement. J'attends que le monde digère et recrache. Je n'agis pas avant. Je déniche Une vie hors du monde, il n'y a que les poules, mon chien et le silence. Ce que je préfère c'est m'a**eoir avec eux le soir devant la caravane Tous les trois, on regarde les lumières scintiller au loin. Un carnaval beau et muet. Tout pour plaire au silence de mon amour mort On imagine ces autos là bas qui roulent à deux cents à l'heure, avec leurs occupants, tous dans la course On les sent qui bavardent sans cesse, on les sent qui s'évertuent à rendre le monde encore pus creux Ça piaille au lieu de laisser parler le silence. Ça se donne de la forme Ces gens ils somme comme mes poules, ils gloussent, ils n'ont rien au fond des yeux Ils sont dans les choses jusqu'au cou. On jette du grand, ils accourent Et pourtant ils me traitent de sauvage Ils n'ont pas compris que ça ne sert à rien d'être une vague qui avance, qui avale Mais qu'il faut écouter ses silences Rester en suspens. Au dessus. À regarder le monde s'engloutir. Ne pas le coller, mais trouver le contre-temps Être le sillage seulement Ces gens qui s'éreintent pour oublier tentent de fuir leur malaise Ils se donnent du mal au lieu d'écouter leur silence Laissons-le parler...