Le carrelage du sol, pourtant bien lessivé, Porte les stigmates de la foule agitée, Et au fond de la salle, jusqu'à l'angle du bar Accoudé au comptoir, l'homme aux grosses moustaches S'abandonne au rite de la boisson anisée, Des lascards, des étudiants, des muses excitées, Des pompiers, des facteurs et des cadres pressés, Se partagent les bancs de la salle enfumée. Je compte les jours, les poings serrés, et tant de fois j'ai rêvé, Moi je compte les points, les points serrés, et tant de fois, visité le quartier... Les fresques bigarées qui maquillent les murs, Sont imbibées jusqu'au contre plaqué, Le zinc du comptoir de nouveau caressé, Et malgré l'usure, il persiste à briller. Des cendres, de la mousse, de l'eau javélisée, Des sirops, des liqueurs et des noirs cafés, Se dégage une odeur, un parfum saturé. Moi je compte les jours, les poings serrés, et tant de fois j'ai rêvé, Moi je compte les points, les points serrés, et tant de fois, visité le quartier... L'éclairage forcé du lieu fatigué, S'est tu, dans la rue, j'entends le camion des poubelles, Je serais à jamais le demi du baby, Le fou, un fou de foot, mais foutez-moi la paix. Le demi d'un baby au lino abimé, J'suis l'milieu de terrain, d'un baby défoncé, J'n'ai jamais eu le droit dans la partie d'marquer. Moi je compte les jours, les poings serrés, et tant de fois j'ai rêvé, Moi je compte les points, les points serrés, et tant de fois, visité le quartier... Moi je compte les jours, les poings serrés, et tant de fois j'ai rêvé, Moi je compte les points, les points serrés, et tant de fois, visité le quartier... Moi je compte les jours, les poings serrés, et tant de fois j'ai rêvé, Moi je compte les points, les points serrés, et tant de fois, visité le quartier...