[Couplet 1 : Baccarat] Inscris dans les miroirs de soi-même, visible ou interne Les cicatrices sont là, le temps les tient en sa gouverne En somme des tristes fresques, dont on meurt et vit avec Où qu'on aille ou où qu'on soit, elles y sont, elles y restent Indélébile patrimoine que la vie nous lègue Qui nous marque à jamais au plus profond de nos êtres On en possède tous frère à des degrés différents Y'a pas de doutes, certes à dire vrai et se pesant Sous forme de blessures d'enfance ou d'événements tragiques Moi j'te parle de ces sangsues qui durement nous habitent A chacun son capharnaüm et sa croix Le destin s'fout du cafard de l'homme, si t'y crois Nos vies : des livres soigneusement romancés par ces marques Des marques pages qui nous usent depuis la case départ Derrière les mea culpa ou les "pourquoi moi ?" Se cachent de vraies souffrances façon stigmata Au fur et à mesure la**er frère Par ces plaies dont personne ne s'y plait Qui nous lacèrent de si près Ainsi va la vie, une histoire de larmes et sourires Ici-bas on veut tous voir nos cicatrices guérir [Refrain : Baccarat] C'est comme ça depuis des lustres, chacun les porte Ces cicatrices nous frustrent, elles font l'époque Elles ravivent le pa**é, nous prouvent que ça a saigné A nos douleurs et couleurs pourpres que la vie nous a tatouée Imbiber par ces lésions archivées Sur nos corps et nos chemins, rien ne sert de les maquiller C'est comme ça frère, on y peut rien Elles viennent et nous marquent, c'est ainsi jusqu'à la fin [Couplet 2 : Fayçal] Dans l'envers de nos œdèmes entre le fiel et l'affliction Nos revers sont idem et on se fie à la fiction L'affection est essentielle, ces lacunes éclairent nos rancunes Nos réflexions existentielles au clair de lune Le ciel s'est a**ombrit, s'est déroulé sur nos vies On meurt sous ses débris mais même écroulé on revit Entre heurts et cohues, là où la foi surpa**e Les erreurs sont reconnues, quelque fois elles outrepa**ent Un rien me dépa**e, le futur devient suicide Les points de suture sont acides et par rupture je trépa**e Nos conjectures sans intermède se colmatent Par les mots, par acupuncture, le remède des stigmates La conjoncture peu propice nous a**a**ine Mais on progresse à petit feu sous les hospices de nos racines Mon bunker se transgresse, j'espère sans solution Sans repère, sans résolution, mes peurs m'agressent Et le temps submerge, le cœur se noue, c'est la coutume Nos fissures émergent dans la rancœur ou l'amertume Les blessures inguérissables, les saisons non réparatrices Et les morsures impérissables sont les raisons des cicatrices [Refrain : Baccarat]