Anton Serra - Aubergine lyrics

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Anton Serra - Aubergine lyrics

[Couplet 1 : Lucio Bukowski] J'ouvre ma fenêtre sur un oiseau mort : la journée sera bonne Je n'reçois plus Suicide Mag, faut qu'je me réabonne Avale un toast à la déprime, des murs moroses à la rétine Mauvais whisky à la tétine, mon cancer m'souhaite « bon appétit » J'envoie du Bob Marley dans la hifi Effet contraire, faut croire que la tristesse se bonifie J'peux pas sourire comme la pute dans la pub pour le bifidus Raconte une histoire drôle à un ami ficus Il se marre pas, donc je le fais pour lui Mais c'est moins cool comme se verser à soi-même un pourliche Il paraît qu'c'est beau du moment qu't'es en vie J'peux même pas chialer tellement qu'j'en ai envie J'vois des couples dans ma rue qui se tiennent par la main Dans la mienne, il y a une lame, un peu de rouge carmin Et une entaille dans la peau de ma paume Vos jours sont des unités de temps, les miens sont hématomes J'enfile un short et une chemise sale Rien à foutre, ils savent même pas qu'j'existe au taf M'ignorent et, en pause, ne font que s'esclaffer Un beau matin, j'piégerai leur machine à café Puis me roulerai dans leur sang sur la moquette kaki En fredonnant une Gymnopédie d'Erik Satie Ou du Lady Gaga, ça sera plus raccord Envie de m'crever : c'est c'qu'on appelle un corps à corps [Couplet 2 : Anton Serra] Mille excuses, je ne ferai plus l'effort, l'espoir est mince Mon envie d'vivre est anorexique et ne met plus les formes Je démissionne, salue la terre entière sans serrer d'pince Dans mon royaume : j'étais pas censé être prince ? J'entame ma dernière clope, prends même pas l'temps d'caresser mon cleps J'voudrai clapser de rire mais personne crève quand le monde s'esclaffe Alors, dans c'cas, dansons au bord du précipice Ça n'sera pas si triste au bout du compte : j'ai apprécié qui ? Je n'ai plus l'goût, plus d'jus, ils ont trop pressé le fruit Freedom ! Je serai vraiment libre une fois renfermé dans leur freezer Une fois renversé par un six tonnes, j'laisse quelques lectures sur Deezer Que mon statut d'artiste posthume fa**e de moi un grand compositeur Ils m'écoutaient même pas quand je portais c'costume Qui n'reflétait nullement la médiocrité de leurs postures Ultime repérage pour un dernier opéra Concerto pour violent ; terrible, un sombre théâtre Constaté par l'OPJ Les restes d'un soliste cuisinés à l'aubergine Un verre à pied d'un Petrus bouchonné, une vulgaire villageoise Le soupir et la noire loin de l'hymne à la joie Un destin à la noix, nul à chier, mais laissons aboyer Les boyaux du chef d'orchestre sur le crin de l'archet En parfaite plénitude, seul, j'danserai le Fox Trot Puis partirai sur une fausse note