[Intro] Seulement fuir la misère le temps d'un hiver [Couplet 1] Quand la faim t'importune, il n'y a pas de pain dur Masqué l'infortune sous des coups de peinture Se serrer la ceinture, cette vie c'est la nôtre Je reste un enfant pas vraiment comme les autres Honnête est ma famille, je ne baisse pas les yeux Nous ne faisons partie d'aucun réseau mafieux Sous mon foulard pailleté, les mains sur le chauff*ge Décembre et pauvreté ne font pas bon ménage Étrangement souvent, le malheur rend lucide M'aperçois constamment de la peur qu'on suscite Lorsqu'ils nous diabolisent, nous toisent avec honte Pour eux on symbolise toute la misère du monde Mendier pour des centimes, piocher dans les ordures Dénouement n'est pas vice mais les regards sont durs Je patiente impa**ible, leur visage en dit long Invisible dans mon survêtement de nylon Un accordéon, des chansons d'autrefois Sous un pont du périph' loin des rues de Sofia Harcelé par le froid, ils ne prennent pas de gants Quand la police française vient pour raser nos camps [Refrain] Un morceau de soleil, un espoir éphémère Seulement fuir la misère le temps d'un hiver Petite fille venue de Bulgarie Ici comme ailleurs je n'ai droit qu'au mépris Un morceau de soleil, un espoir éphémère Seulement fuir la misère le temps d'un hiver Quelques airs de violon sous la tôle ondulée Entre toiles et cartons nous voir déambuler
[Couplet 2] En temps d'austérité le rejet fait recette Ici des ministres nous cha**ent comme des bêtes On nous traîne dans la boue à la une des journaux Ne rêve pas d'opulence mais d'un nouveau manteau Sous de longs cheveux noirs, ma figure juvénile Dans notre bidonville, sans état civil Fillette aux yeux verts, à la peau teintée d'or L'enfer est temporaire, la foi nous réconforte Nous sommes toujours la cible d'images éculées Le maire de ma ville voudrait nous voir brûler Galeux de notre époque, on demeure un mystère Les damnés de l'Europe comme seul bouc-émissaire Expulsés comme des pestiférés Si loin du quotidien de leur jeunesse dorée Notre seule présence engendre la colère C'est dans l'indiffère ce que l'on vit nos calvaires Mauvaise conseillère, la crainte est de mise Éternel itinérance en Terre promise Les gens biens nous maudissent mais j'en ai l'habitude Je m'appelle Alice et rêve de canicule [Refrain x2] [Outro] J'aurais voulu la France, celle qui t'accueille Pas celle qui n'avance seulement que pour sa gueule On brûle les villages des Roms On vit encore moins bien que des sauvages On les empêche de vivre On sait plus quoi faire dans cet endroit misèrable Nous ne sommes pas là pour accueillir ces populations Et il faut les renvoyer chez eux Les Roms ont vocation à rester dans leur pays et à s'y intégrer, là-bas