Je ne te connais pas, en fait si peu, si mal, c'est vrai
L'histoire de l'exil est restée dans ces orangeraies
J'ai toujours vu ton ombre défiler sous des pages cornées
Des photos de familles aux visages raturés
Disons que dans mon clan, on a choisi le déni
Les points d'interrogation sont balayés sous le tapis
Les paroles interrogent ? Réflexe de survie
Les vérités s'envolent loin dans une brume de non-dits
Les soifs de savoir nous a**èchent mais elles sont tues
On pose nos questions vitales à des statues
Mon besoin d'étancher a pourtant besoin d'une issue
Une simple croix à la craie pour savoir où je me situe
Le nuage est épais et rend la quête de racine opaque
Je ne peux m'apaiser d'un reflet dans une flaque
Les mots m'font peur mais je les affronterai sans dague
Quand on veut connaître la mer faut bien en traverser les vagues
REFRAIN
El silencio hiere mi memoria - Mi identidad necesita tu palabra
El silencio hiere mi memoria - Mi identidad necesita tu palabra
Des ruelles de mensonges, des carrefours d'ignorance
Pavés de pudeur, de peur, de dangereuses réminiscences
Le murmure des fantômes j'veux l'entendre fort je m'en balance
Même si je ne peux que m'incliner devant le choix du silence
Derrière des persiennes, se découpe une silhouette
Une vérité qui disparaît à mesure que j'la guette
Une voix tremblante me demande d'abandonner ma quête
Car sur le chemin je risque de froisser quelques êtres
Ils me sont chers, plus que ça je leur donnerais ma vie
Mais j'refuse qu'un bandeau noué vienne masquer ma vue
La fortune réside dans nos dires les plus précieux
Plus qu'un héritage de pierre s' transmet de la part des aïeux
On parle fort on pleure on gueule pour un tout pour un rien
Le silence pèse lourd chez les peuples latins
Comme si fuir et traverser les Pyrénées pieds nus ce n'était rien
REFRAIN
Entre bribes de souvenirs et fantasmes j' crayonne ma fresque de vie
Cherche dans les anecdotes des vieux les ruines d'Andalousie
Les histoires en pointillés nourrissent ma mélancolie
Et c'est les points de suture d'ma propre vie qu'au fond ici je relie
Souffler sur une mallette usée et voir s'en élever la poussière
Volutes d'oubli où apparaît parfois un filet de lumière
Incandescence brève dans des clichés parfois centenaires
C'est qui ces têtes sur les photos j'ai l'impression d'les connaître
Tant de sentiers foulés de mon sud de l'Espagne à mon sud de la France
Tant de sentiments refoulés sous le poids de la distance
Comme si la guerre avait volé leurs larmes et leurs danses
Et anéanti par là même toute recherche de sens
Dans la migration, le corps précède l'âme de l'homme
Et dans ces trajectoires d'exil il arrive qu'elle se paume
J'veux juste un brin d'histoire peu m'importe la forme
Abuela parle moi avant que je puisse plus serrer ta paume