Avant avec la misère seulement
on avait déjà du mal à faire
et maintenant il y a la guerre.
Cette année, ces damnés militaires
m'auront tout pris:
Six frères, un père, une terre
mes amis, mon pays.
Allons ma mère,
partons, c'est mieux.
Ici, il n'y a plus rien à faire.
Pour l'amour de Dieu
allons vers l'ouest
quittons donc ce funeste lieu,
allons quelque part où tout va pour le mieux
dans le meilleur des mondes.
Maman n'a malheureusement
pas supporté les convous de nuit,
les faux planchers et les fonds de cale.
Ça l'a tuée.
Et moi je n'ai pleuré
que lorsque j'ai réalisé
à quel point on avait bien
pu nous leurrer à la radio,
dans les journaux.
Ils parlaient d'un pays merveilleux
quelque part où tout va pour le mieux
dans le meilleur des mondes.