[Intro]
"- Dis, Tonton Orel : tu pourrais nous raconter une histoire ?
- Ok ! Ça s'appelle : "Gros poissons dans une petite mare". Ça parle des gens qui s'donnent trop d'importance ! Vous êtes prêts les enfants ?
- Ouaaaaais !
[Couplet 1 - Orelsan]
Ok !
Jessica marche le torse bombé dans les rues d'son village
On lui donne vingt ans, elle en a dix-sept derrière le maquillage
C'est la b*atch la moins moche de son bled paumé
Donc tous les gars du coin rêvent de la dégommer
Ses projets, c'est d'arrêter les cours, monter à la capitale
Pour devenir actrice ou faire du mannequinat
Ses rêves de starlette lui montent à la tête
Plus rien n'est a**ez bien pour elle, à part le stra** et les paillettes
Elle sort avec Nico, vingt-six ans, physio
Rien dans l'crâne, tout dans la lacrymo
Dans la boîte, c'est lui qui fait la loi
Il est du genre à t'recaler juste pour te prouver qu'il a l'droit
Fier comme un roi sur son trône
Choisir qui peut rentrer lui donne l'impression d'avoir le contrôle
Il joue parfaitement son rôle d'enculé d'videur
Quand il te claque la porte à la gueule avec un air supérieur
Conclusion :
C'est pas parce que t'es la plus bonne du village que t'es bonne
C'est pas parce que tu gardes l'entrée d'la boîte que t'es l'boss
Si tu pèses à p'tite échelle, et qu'tu t'la racontes
T'iras nulle part, et ça sera trop tard quand tu t'en rendras compte
[Refrain - Chœur d'enfants et Orelsan]
Un gros poisson dans une petite mare
Le roi des fourmis, le prince des sous-fifres
Un gros poisson dans une petite mare
J'te parle de bluff, d'excès d'orgueil, d'abus d'pouvoir
Un gros poisson dans une petite mare
Le roi des fourmis, le prince des sous-fifres
Un gros poisson dans une petite mare
On trouve toujours plus fort que soi : c'est ça, la morale de l'histoire
[Couplet 2 - Orelsan]
Fabrice colle des affiches dans sa ville
Avec son nom écrit plus gros que l'artiste dont il fait la première partie
Son but dans la musique, c'est d'serrer des gamines
Et rentrer gratuit dans la seule boîte du coin où il est VIP
Vingt-quatre sur vingt-quatre avec sa suite
La vingtaine de personnes qui achète ses disques et lui suce la bite
Il joue les cains-ri sur la piste
Mais quand tu retires les lunettes de soleil de luxe, y'a plus d'charisme
Il pa**e son temps à dire qu'il est dans l'son au lieu d'en faire vraiment
Il trouve ses plans grâce à son grand frère Clément
Vingt-sept ans, organisateur d'évènements
Business-mythomane dans la musique et les vêtements
Manageur de jeunes plein d'espoir, qu'il emmènera nulle part
Ses contacts, c'est l'pote de la sœur du beau-frère d'une star
Le Eddy Barclay du Calvados
Tout dans l'bluff, jusqu'à son costard Dolce Gabanos
Conclusion :
C'est pas parce que t'as vingt groupies qu'tu vends trop d'disques
C'est pas parce que tu pa**es trois coups d'fil qu't'es dans l'show-biz
Si tu pèses à p'tite échelle, et qu'tu t'la racontes
T'iras nulle part, et ça sera trop tard quand tu t'en rendras compte
[Refrain]
[Couplet 3 - Orelsan]
Dans l'monde du travail, j'ai croisé pas mal de fois les mêmes types
Des chefs d'équipes, des responsables de chaînes, des managers chez Quick
Qui vendraient leur mère pour grimper les échelons
À qui tu donnes un peu d'pouvoir, et qui pètent les plombs
Le dernier qu'j'ai rencontré s'appelle Claude, c'est son vrai nom
J'crois pas qu'il écoute mes sons, mais bon
Son empire c'est la réception, son carrosse c'est son Opel
Le pire c'est que c'est même pas l'boss de l'hôtel
C'est l'a**istant d'direction
Un mètre soixante de frustration
Bon qu'à abuser d'sa situation
Quand il est pas en train d'lécher les boules du patron
C'est qu'il engueule ses collègues, comme si c'était une pa**ion
Insultes, coups d'pression, réflexions mal placées
Des trucs qui donnent envie d'plus jamais travailler
Un vrai p'tit nazi
Obligé d'rabaisser les autres pour essayer d'aimer sa vie
Conclusion :
C'est pas parce que t'as du pouvoir que t'es l'chef
C'est pas parce que tu donnes des ordres qu'on t'respecte
Si tu pèses à p'tite échelle, et qu'tu t'la racontes
T'iras nulle part, et ça sera trop tard quand tu t'en rendras compte
[Refrain]
[Outro]
"Merci, Tonton Orel ! Elle était super ton histoire ! J'ai pas tout compris, mais y'avait plein d'gros mots !"