Ils prenaient chaque jour tous deux le même train Le train d'sept heures sept de Montceau-Les-Mines Elle causait tout l'temps, lui y disait rien Lui, il était mime Dans les environs du centième trajet Ils se sont prouvés chacun leur estime Elle s'est mise toute nue, lui a pas touché Lui, il était mime Au terminus ils s'offrirent les anneaux Comme ils avaient pas le moindre centime Il fit que le geste, elle dit que le mot Elle était pas mime Deux ans d'vie commune, elle bavardait trop Un soir excédé, d'un mouvement sublime
Il l'a poignardée, sans rien, sans couteau C'était un vrai mime Les flics se sont pas perdus en parlotte Y avait un moyen de résoudre l'énigme Ils ont fait semblant d'pa**er des menottes Aux poignets du mime Puis ils ont veillé leur faux prisonnier Et ils l'ont vu scier sans la moindre lime Cette imaginaire chaîne à ses poignets Râpé pour le mime Le matin suivant sans ouvrir la bouche Il suivit l'bourreau pour payer son crime Sa tête tomba sans qu'on la lui touche Chapeau pour le mime !