[Couplet]
J'avoue, je suis à la recherche d'une petite étincelle
Énervé, j'taperai dans les murs, tant pis si mes poings saignent
Je vois trop d'flammes inutiles, moi, j'éteins celles
Qui attisent la haine, je clos ces phrases et c'est là qu'le point sert
Car, moi, j'en peux plus d'entendre ci ou d'entendre ça
Ces quelques cerveaux malades en dents d'scie ou sentant l'sale
Nan, c'est pas en tant qu'sage que j'viens parler, mais j'ferai pas l'gentil cool
Bien sûr qu'j'suis en colère, comment n'pas l'être ? Tout ce sang qui coule
C'est pas la taille du bateau qui fait la grandeur du capitaine
On a tous des fardeaux, des lames en nous qui nous décapitent net
Des tapis d'haine, je vois que beaucoup d'cœurs en ont
Mais, désolé, j'peux pas comprendre quand j'vois que des gens meurent en nombre
On est des marionnettes : je serai à vie coupeur d'fils
J'fais disparaître les malhonnêtes de ma tête comme David Copperfield
Pas facile, trop d'peur fige la ma**e, ils troquent leurs vies
Pour de la haine et d'la violence, c'est avide, moqueur, j'vise
L'mensonge prend l'ascenseur, la vérité prend l'escalier
J'y réfléchis, toi aussi, sois penseur, faut pas qu'on s'laisse aller
Faut pas qu'on reste calés, faut garder cette envie d'mouvement
Se soulevant et tout le temps, pas d'"fous le camp" qu'on cesse d'râler ?
J'vois pas comment alors qu'j'ai le moral dans les pompes
Seul face à l'avenir, j'traverse des rivières d'orage sans les ponts
Et je n'm'attendais pas à c'qu'il y ait tant d'courant
Comme quoi on avance et prend des leçons en se gourant
Entre ça et c'qui s'pa**e dans l'monde, j'te jure, j'pète un câble
J'rentre sale, et j'ris pas, nan, j'montre que chuter n'vient pas
Forcément d'une raison qui serait clairement établie
On n's'ment pas, les saisons défilent, tellement j'ai appris
Et d'abord sur moi, c'est là la seule beauté d'la chose
Une morsure moite mais, t'inquiète pas, j'fais pas sauter la jauge
J'veux juste m'ôter d'la geôle qui m'maintient dans la tristesse
Faut continuer l'show même si j'vois bien qu'j'ai pas réussi c'test
C'est vrai qu'se poser, des fois, je m'suis dit : "C'est p't-être l'occas'"
Mais j'crois que j'suis rempli d'effroi, et qu'j'ai un pète au casque
Si j'reste au calme, j'ai peur de vraiment vriller
Un navire de pirate qui aurait tout son gréement grillé
Emtooci, c'est mon émeraude, les rimes qu'on aime rôdent
Elles traînent tard le soir, nan, j'ai pas l'choix, ouais, mec, je sème, j'brode
Des fois, en silence, moi aussi, je crie : "Papa, où t'es?"
Faut qu'tu captes que la vie n'est pas une sucrerie cacaotée
Comme quoi...
On ne s'en rend pas compte mais les longueurs d'onde divergent
On m'a dit : "C'est comme ça..."
On s'le prend dans la tronche, ailer mon cœur qu'on s'libère
J'suis quelqu'un d'fidèle mais faut pas trahir ma confiance
Car il suffit d'une fois, j'espère qu'au fond d'toi tu en as conscience
Je garde mon libre arbitre, je m'en fous d'aller dans ton sens
C'est engonçant, ce vent qu'on sent, j'veux pas qu'mon gosse joue dans son sang
Gaffeur en série, je mets ma peur dans ces rimes
Et j'mets d'l'ardeur dans le labeur, un bagarreur censé rire
Nan, y'a pas d'heure quand j'érige, et pas de barreur quand j'dérive
Et j'vois pas d'sapeur quand la ma**e pleure, que des cha**eurs, j'prends ces risques
Et puis j'continue d'avancer en dépit de leur VIP
De leur mépris, triste, j'crie que toutes ces vieilles pies
Font qu'les jeunes ne savent plus et s'tapent des poussées d'comprimés
Le jeu est sale et brut, et ça quand j'vois tous ces cons primés
Ils ne pensent qu'à leur gueule, à croire qu'ils descendent de Narcisse
Mais tâche d'être altruiste avant que tes cendres ne noircissent
C'est sans que je choisisse, c'est la musique, ça m'est terrible
Comme une douce maladie mais dont je ne souhaiterai jamais guérir