Patrice Evra, latéral gauche de l'équipe de France, a violemment réglé ses comptes dimanche avec quatre journalistes et consultants, convoquant les fantômes de Knysna que les bons résultats récents des Bleus ne suffisent donc pas à cha**er. Dans un communiqué quelques heures plus tard, la Fédération Française de Football (FFF) a indiqué que le joueur serait convoqué par le président de la FFF, Noël Le Graët, et le sélectionneur des Bleus Didier Deschamps pour "s'expliquer".
Patrice Evra y a mis tout son cœur, exprimant dans une interview diffusée dimanche sur "Téléfoot" toute sa colère contre quatre consultants, qualifiés de "clochards" et de "parasites", à qui il reproche de faire de lui le "mal-aimé" des Bleus depuis le désastre du Mondial 2010 en Afrique du Sud.
Luis Fernandez ("Michel Fernandel"), Rolland Courbis ("Rolland Tournevis"), Bixente Lizarazu et Pierre Ménès sont accusés en vrac de n'avoir rien fait d'autre que "sucer des Chupa Chups et danser la Macarena", de ne faire "que parler", d'avoir refusé de lui serrer la main lors de sa première sélection ou de ne pas savoir faire "huit jongles".
"SI TU METS RAMA YADE ARRIÈRE GAUCHE..."
Avec un certain sens de la formule, Patrice Evra leur en veut surtout de remettre en cause son niveau ("Tous ceux-là, si tu mets Rama Yade arrière gauche, ils vont dire qu'elle est meilleure qu'Evra") et de véhiculer l'idée qu'il serait le symbole de Knysna et de sa fameuse grève du bus. "C'est du grand n'importe quoi. Ces personnes-là vont trop loin. Personne ne m'a jamais dit : qu'est-ce que vous avez fait à Knysna ? Personne, a**ure-t-il. Les gens ont une bonne image de moi, c'est pas ces clochards qui vont salir mon image. Qu'ils arrêtent de mentir aux Français."
Sans grande surprise, trois des quatre mis en cause ont réagi immédiatement. Lizarazu a jugé sur TF1, pour lequel il est consultant, les propos d'Evra "incompréhensibles et consternants". "Si j'avais des doutes sur la réflexion intellectuelle de Patrice Evra, je ne suis plus surpris. Et je ne suis donc plus surpris sur ce qu'il s'est pa**é à Knysna. J'en ai maintenant la confirmation", déclare de son côté Courbis sur le site de RMC, l'un de ses employeurs.
Quant à Pierre Ménès, il a réagi sur Twitter. "Quand on est l'homme qui a eu l'idée de la grève à Knysna, on rase les murs et on remercie le ciel d'être encore en sélection", écrit-il entre autres. Luiz Fernandez, particulièrement vexé, a lui rappelé, sur RMC également, son "pa**é avec l'équipe de France : 3e en Coupe du monde en 1986, vainqueur de l'Euro en 1984". "J'ai gagné quelques titres dont une Coupe d'Europe avec le PSG. Il a peut-être perdu la mémoire. Il ne se souvient peut-être pas de ce qu'il s'est pa**é à Knysna. Je n'étais pas le capitaine de cette équipe-là", a-t-il ajouté.
DES QUESTIONS PARALLÈLES AU FOOTBALL
Dans une interview à Téléfoot dimanche, Evra, latéral gauche de l'équipe de France, s'en prend nommément à Luis Fernandez, Bixente Lizarazu, Rolland Courbis et Pierre Ménès, qualifiés de "clochards" et de "parasites", et à qui il reproche de faire de lui le "mal-aimé" des Bleus depuis le désastre du Mondial-2010 en Afrique du Sud.D'autres réactions devraient intervenir, notamment dans la soirée, le sélectionneur Didier Deschamps étant l'invité du Can*l Football Club sur Can*l+. Alors qu'il aurait sans doute préféré parler des résultats récents des Bleus (trois victoires d'affilée), de leur élan offensif retrouvé et des barrages qualificatifs pour le Mondial à venir, Deschamps va devoir revenir une fois encore sur des questions parallèles au football, à tout le moins au football d'aujourd'hui.
Une tâche qui prend une place considérable dans la mission des sélectionneurs français depuis Knysna. Car le sondage du Parisien la semaine pa**ée, censé illustrer le désamour entre les Bleus et l'opinion publique, et les nombreuses réactions qui l'ont accompagné, a témoigné d'une blessure encore bien ouverte.
La sortie d'Evra confirme également que les rapports entre certains joueurs et la presse ne sont pas apaisés, après l'épisode Nasri qui, lors de l'Euro 2012, avait ciblé L'Equipe avant d'avoir une dispute en zone mixte avec un journaliste de l'AFP.
En s'en prenant à des commentateurs très populaires, l'international français prend le risque de brouiller un peu plus son image, alors que ses performances en équipe de France – plus irrégulières que vraiment mauvaises – n'en font pas un titulaire indiscutable en dépit d'une concurrence a**ez modeste.