Rencontrée par hasard au bout du monde Cheveux coupés très courts sur tête blonde Contemplait Malibu paupières closes Semblait presque endormie au bout du quai Là où commence l'infini S'appelle Deborah comme dans les films Où c'est toujours elle qui joue l'héroïne Qui résiste à Bogart et qui succombe Dans ces hôtels de pa**e Où les lignes de vie s'entrecroisent à jamais Habite quelque part sur la colline Une maison bleu pâle mauve et violine Où dorment ses pianos et ses poèmes Et ses secrets et ses histoires d'amour Commence des romans qu'elle finit pas
Qu'elle tape à la machine avec deux doigts En buvant de ce thé qu'on dit de Chine Et qui n'est que d'ailleurs Ce quelque part, qui dort du côté du couchant Fume de temps en temps de l'hawaïenne Pour avoir l'impression d 'avoir des ailes Pour voir l'autre versant du Pacifique Et l'envers, le couchant Là où se perdent les alizés de la mémoire S'entoure de musique pour mieux dormir Pour ne pas que l'encombrent les souvenirs Pour ne pas qu'on lui parle d'une autre vie Se met la tête au coeur des symphonies