[Couplet 1] Un kebab sauce blanche, algérienne sur les frites Quelques jeunes du quartier m'esquivent des boulettes s'effritent Derrière un mur sale une fumée s'échappe Au premier étage, un couple éclate La vaisselle, j'vois voler des sapes Les éboueurs pa**ent, Salam alekoum entre parias Monnaie propre et habits sales Habits propres et argent sales J'vis dans les zones abyssales et haïssables Pas de Jean-Pierre ici, tu parles à Houssa et à Issam Je sais notre vie ressemble à une boucle de piano triste Paire de Nike, casquettes, iPod c'est la panoplie J'ai tellement tenu les murs que j'ai la vertébrale oblique Certains remplissent le frigo grâce à quelques barreaux d'sh** Ça mange d'la drogue, l'héro fait des ravages Les toxicos aux mains gonflées me font pèter la valve Harcèlent pour du produit, même quand t'es un mec propre, honnête On a des grands problèmes, vivement qu'on rentre au bled Mal au cœur quand j'les vois partir au poker au casino Pendant qu'j'écris des 32, investis dans la Ta**imo Mon ami d'enfance sort de l'usine, il a déjà six mômes Et moi j'ai pas tenu deux jours à faire livreur chez Maximo T'oses pas aller chez ton pote, t'as une chaussette trouée À chaque fois que tu mates ton bloc tu te sens comme écroué Sommes-nous victimes, ou sauvés d'un milieu pire ? Punis mais pas bannis En somme j'suis venu le dire [Refrain] On fait notre vie sur une partition triste J'suis désolé d'vous partager ma vision grise Sur un tas d'immondices, j't'ai pas dit mon fils J'cherche encore les clés d'la vertu dans ma prison de vices [Couplet 2] On s'lève au gré des faits divers Tache de café sur un quotidien Même ton voisin, ton poto peut faire les gros titres, hein ? Sois pas trop émotif, ni même dans l'ego trip Derrière les gros types arrogants se cache bien des maux tristes Les darons du foyer vont gratter des clopes Tu repenses aux belles années, quand tu vannais tes profs Avant d'avaler des drogues, puis les balais, les brosses Tu rêves de quitter la rue car t'as vu caner des proches Les yeux brulés par le sel T'as jamais vu la mer, la montagne Et moi j'suis triste quand j'repars de Sète Un week-end chez moi peut valoir une vie en enfer Si t'as peur de tomber dans le vice, soit content si on t'enferme J'aime regarder d'la fenêtre comme si j'étais en sécurité
Je sais qu'après chaque prière, quelque part on s'est purifié Si t'as réussi te la raconte pas T'as réussi que socialement si t'es un patron de bar J'ai grandi entre les schlags et les filles-mères Les drames et les vipères Les frasques et les mis-per falsch Désabusé quand j'vous vois avec des slips Versace Des pulls roses, des slim et t'appelles ca tes plus belles sapes ? Amour et haine se mêlent, nous mettent des coups d'semelle On parle de nos motivations, mais elles ont toutes sommeil Sommes-nous victimes ou sauvés d'un milieu pire ? Punis mais pas bannis En somme j'suis venu le dire [Refrain] [Couplet 3] J'voulais vous dire à quel point j'vous aime et vous déteste Les villes nouvelles et toutes les tess Au fond j'm'en tape si mon couplet découpe des têtes Sachez que pour eux on est qu'des sous-hommes, des bouts d'metèques Et j'pousse mes textes au martyr artistique Sapristi, j'ai faussé toutes leurs statistiques J'habite à Metz, ici on marche sur un fil avec des après ski Si t'as un peu de chaleur dans ton cœur on t'apprécie Les p'tits haineux vous avez quelque chose qui m'émeus Un mal-être viscéral, qui souvent vous pique les yeux Même trop d'lâcheté et j't'envoie une ca**-dé Toi qui balance ton frère pour acheter un full HD L'homme est de fer matériel même le fer a plus de cœur Les frères abusent de sœurs Et les mères ont justes peur Pour leur ptit fiston squatteur de hall gîtés Peur de voir le petit au JT, plein d'animosité On a d'ces maladies communes dans les villes On crève à l'usine dans l'nord Au sud on s'tue dans les vignes Puis c'est la rue et sa rengaine Une fois épuisé ça part en guerre C'est le fruit d'une rancœur à part entière Aimez-vous les uns les autres parait-il J'vois pas d'amour ici, pour mes khos d'Palestine Si en France la vie est dure, là-bas la vie n'est plus Dis-moi tu préfères la mort ou la maladie des murs ? On rêve d'arriver aux portes du paradis, émus Partagé entre les deux forces d'une âme vile et pure Mais là, ça vend la poudre aux yeux ou la poudre au nez Les clés d'un jardin fané dans c'monde goudronné D'un commerçant à l'autre je vois les vices du mal Seule différence c'est qu'le dealer n'ouvre pas à 10 du mat' Courage. Sommes-nous victimes ou sauvés d'un milieu pire ? Punis mais pas bannis En somme j'suis venu le dire