Je suis depuis longtemps comme un chameau fatigué
Les pieds qui trainent au vent, sans savoir où aller
En attendant l'orage, je m'entraine à pleurer
Les larmes de rage, que j'avais apprêté
Etre ou ne pas être j'en ai rien à secouer
Je ne me prends pas la tête comme ces garçons ratés
Qui ressa**ent sans cesse leurs vieilles rengaines
Est ce qu'il y a une vie qui vaille la peine
De pleurer comme un enfant
De sacrifier sa mère
Sur la tête de laquelle on ment
Pour narguer le père
Le bon dieu, les sacrements
J'en fais mon affaire
Ce ne sont jamais les méchants
Qui brulent en enfer
J'ai toujours aimé les questions sans réponse
La vie sans façon et dormir en quinquonsse
Serré contre toi et l'odeur de tes pieds
Les bons petits plats que ne me faisait pas mémé
Un jour viendra et, je serais grand
J'aurai une cheminée pour m'a**oir devant
Dans un fauteuil en cuir, dans une maison bleue
Je fumerai la pipe et je serais heureux
Je regarderai dehors, et même si il n'y a rien
Qu'un soleil qui s'endort dans un grand jardin
Ce sera beau, pourtant
Ce sera déprimant
La vie en sépia, c'est bien emmerdant
Ce sera beau pourtant
Ce sera comme avant
La vie en sépia c'est bien emmerdant
Je resterai longtemps comme un vieux chameau
A préférer le vent et le manque d'eau
Le bruit de la nuit aux chants des oiseaux
Il n'y rien de plus beau qu'un ravin vu d'en haut
Vieille tête pleine d'eau, haleine de militaire
Je finirai clodo, plutôt que millionnaire
Mais je serai beau, même mis en bière
Et je serai libre, sur la tête de ma mère
Oui je serai libre, sur la tête de ma mère
Croix de bois, croix de fer
Si je mens, je vivrai en enfer.