Je ne suis plus le poète Celui que j'aurais dû être Les mots me sont sortis de la tête Dans le monde des vivants je ne suis qu'un homme méchant Même épais comme une crevette Maintenant que je me prends que des branlées J'ai toujours ma grande gueule en goguette Et je pourrais vous en raconter J'en ai plein des péniches des cargaisons de bouts de vie sans maisons Des quintaux d'avatars super tristes J'aurais pu être même Jésus-Christ J'aurais pu construire des millions de rengaines Une pour chaque saison ? J'aurais pu foutre la migraine à n'importe quel cafard à la con Mais j'aurais pas mis que des coups de poing Un bout de jardin pas loin du périf'
C'est là que je me sens bien Avec ma bataille en friche Entre le marteau et l'enclume j'aurai choisi la plume C'est si léger qu'avec elle je m'échappe sans tomber Je ne dirai pas qu'il me pousse des ailes Mais rien que d'un souffle elle me permet d'exister Le ciel ne s'est pas effondré sur ma tête mais à mes pieds Sur la machine à souffrir Qui restait là à pourrir Je ne suis plus le poète Celui que j'aurais dû être Les mots me sont sortis de la tête Je me lève chaque matin dans la victoire du quotidien Un bout de jardin pas loin du périf' C'est là que je me sens bien Avec ma bataille en friche (Merci à Clem pour cettes paroles)