Combien de barques, combien d'allées?
Combien d'amours inachevés?
On séjournait, dans les ruelles
Pour disparaitre sous l'échelle.
Elle, immobile, intimidée
Combien de temps va-t-elle languir?
Est-il trop tard pour que l'on s'aime?
Au loin, ici je vois l'échelle.
Je vois l'échelle du temps qui pa**e,
Qui bousille les impa**es
En grands boulevards rouges et dorés.
Et quand va-t-on les traverser
La tête haute, des ailes au pieds
Des ailes en sang pour les tricheurs,
Des ailes en rang, pour les soldats.
Combien de glas, combien d'armées,
Combien de foules inanimées
Vont s'endormir sous leurs semelles,
Pour disparaître sous l'échelle?
Et l'immobile intimité,
Va-t-elle finir par nous unir?
On sème les corps de ceux qu'on aime,
Au loin, ici, je vois l'échelle.
Je vois l'échelle du temps qui aime,
Comme un grand arbre vers le ciel
Qui regarde ses feuilles pousser
Et quand va-t-on l'escalader,
La tête haute, des ailes aux pieds?
Des ailes d'anges pour les rêveurs,
Des ailes d'oiseaux, pour les derniers.