les forêts indécises telles de noirs vaisseaux s'esclaffent dans la brise en laissant dans leurs eaux mille baisers lancés du haut des bastingages les cris d'oiseaux mêlés au tango des nuages suiv' comme celles d'une main la ligne du sillage le roulis du destin fait le bruit que ferait le silence en chemin sous la houle des forêts que chantent les guitares, les guitares, les guitares que chantent les guitares, les guitares, les guitares que chantent les guitares et la voix du vent fou qui rend saoûl dans le soir que chantent les guitares en glissant sur la coque l'écume fredonne l'histoire le patchwork des femmes et des hommes de ces gars de ces brunes ces matins et ces soirs quand la corne de brume fait danser les mouchoirs
le bateau appareille sur le ciel reflété où se noie le soleil qui transperce d'archets la musique qui sommeille dans le creux des forêts que chantent les guitares, les guitares, les guitares que chantent les guitares, les guitares, les guitares que chantent les guitares et la voix du vent fou qui rend saoûl dans le soir que chantent les guitares comme un navire sombre descend la nuit alors dans cette marée d'ombre les bois rêv' des doigts d'or ceux qui donneront des ailes par le feu des accords à leur mi chanterelle que les femmes dans les îles écouteront vibrer en repeignant leurs cils avant de chavirer dans l'eau d'une autre histoire qu'un jour je vous dirai mais c'est une autre histoire