[Couplet 1]
Alpiniste de la tristesse ne cessant pas de grimper
Elles sont ce drapeau que je plante sur chaque nouveau sommet
Je les sens qui descendent en rappel le long de mes joues
Les jours où je me souviens que rien ne vaut vraiment le coup
Et lorsque l'une d'elles s'écrase à la commissure de mes lèvres
J'écarte sèchement son cadavre d'un revers de la main
Ce goût amer ne me quitte plus donc le saler ne sert à rien
J'aurais voulu être chercheur, inventer le premier antalgique pour le cœur
Faire en sorte que son effet soit illimité
Ne plus souffrir, ne rien sentir, être à l'abri
A l'instar de tous ces gens qui peuvent se mentir à eux mêmes
« Alors ça va ? » « Oui, très bien, je n'ai aucun problème. »
Mais je n's'rai pas chercheur puisqu'orienté en Première L
Il y avait 23 filles dans ma cla**e mais aucune n'était très belle
Pendant longtemps, pour être heureux
Je me contentais de croiser le regard de mon amoureuse l'espace de quelques secondes
Je n'osais jamais lui parler, de peur qu'elle me réponde
De toute façon, de par mon imagination
Nous étions amoureux l'un de l'autre, ensemble tout allait bien
Jusqu'au jour où mon imagination ne put pas m'expliquer
Qui pouvait être ce garçon qui lui tenait toujours la main
J'ai glissé du lycée vers la vraie vie
La**é que mes envies ne prennent jamais corps
A force, on devient mort
Elles descendent en rappel lorsque j'oublie que des choses blessent
Je connais bien des vertiges des alpinistes de la tristesse
[Refrain x2]
Elles partent en emportant ce que j'n'arrive plus à porter
Tant pis si à la fin mes sentiments sont desséchés
Des déceptions aux décès j'n'en fais plus un drame
Cela partira avec les larmes
[Couplet 2]
Un jour un arbre se mit à pousser dans mon papi
Les racines enfoncées dans son foie, je n'suis pas surpris
Qu'au bout des branches il puisse y avoir des bouteilles de whisky
Au fur et à mesure que les branches de l'arbre poussaient
Les organes vitaux de papi commençaient à être transpercés
Il est des arbres que les médecins ne savent pas élaguer
C'est ainsi que mon papi finit par être débranché
Et toi, quel fruit vas-tu cueillir sur l'arbre à maladies ?
Ne sois pas stupide comme moi
N'attends pas de croquer dedans
Pour regretter de n'pas avoir su apprécier certains instants
C'est quand je les appelle et qu'elles n'en font rien que je comprends
Que quelque chose en moi est déjà brisé, irrémédiablement
Souvent frustré par leur absence, c'est mal mais je compense
Des sanglots rouges éclatent le long de mes poignets
Je les tourne mais ils n'ouvrent pas la porte d'un monde meilleur
A peine si en regardant le gauche je constate qu'il est 23 h
D'un jour quelconque dans ma vie quelconque où j'attends quelqu'un, quel qu'il soit
S'intéressant un tant soit peu à moi
Mais les gens n'ont pas le temps et quelque part je les comprends
De toute façon tout ça n'est rien j'n'en fais pas un drame
C'la partira avec les larmes
Avec les larmes...
[Refrain]
Elles partent en emportant ce que j'n'arrive plus à porter
Tant pis si à la fin mes sentiments sont desséchés
Des déceptions aux décès j'n'en fais plus un drame
Cela partira avec les larmes