J'ai des pensées qui aimeraient l'être, ma bouche crache des volutes
Soufflant un peu pour les aider à se disperser dans la pièce
Ici elles ne sont qu'invitées je ne compte pas dormir avec
Ma main saigne, le mur aussi, tous deux avons morflé
Comme d'habitude ce n'est pas sa faute j'ai encore frappé en premier
Les apparences d'un type normal les phalanges pleines de bleus
Lorsqu'ils enlèvent leurs déguisements tous mes "au revoir" sont des "adieu"
Les aiguilles ont tourné, moi j'ai repris de la bouteille
Lorsqu'elle fut finie je suis parti en racheter une autre
Je lève parfois mon verre mais ne trinque jamais à la vôtre
Ne parlons pas, ça ne sert à rien, ici je ne suis que de pa**age
Le téléphone ne sonnait pas, ho ho, mauvais présage
Et je me demande si Cupidon est un peu myope ou un peu con
Et si tu penses parfois à moi lorsque tu fumes sur ton balcon
Petite princesse d'un château dont elle a construit les remparts
Je mange peu, nourris l'espoir que quelqu'un m'attende quelque part
Ils sont tous à gerber, j'ai toujours un petit sachet
C'est vrai, quand il sera plein je m'arrêterai pour le vider
Comme ces paquets de lettres remplies de "Je t'aime" périmés
L'amour ça se recycle, j'ai commencé à trier
Assis au comptoir du bar, j'attends ma bière et plus rien d'autre
N'étant pas de ceux pour qui le monde est un club de rencontres
À défaut de me faire la fille, je me ferai une raison
Si la vie est une série j'ai encore raté une saison
Dans le métro comme une belle phrase coincée entre deux ratures
Je ne me sens pas à la page, j'attends une seconde lecture
Répare ma vie avec du scotch, ca**é quand la bouteille est vide
Que ces vieux ferment leur gueule, moi je sais lire entre les rides
Je suis blessé, personne ne le sait mais je continue d'avancer
Comme le cow-boy dans la grande rue avec les ennemis sur le toit
Dernier duel, à contre-jour je ne vise pas bien
La différence avec un film : le héros meurt à la fin