Je m'appelle « bip » 60 ans ouvrier à la retraite J'ai transpiré toute ma vie mais les fins de mois je suis à sec Du mal à remplir mon a**iette, d'après la télé on me vole D'après eux c'est les immigrés, il faudrait donc que je vote Je m'appelle « bip », j'suis français, mais ma famille n'est pas d'ici J'ai l'impression de faire le triple pour être aimé de mon pays Mais j'suis pas sûr que ça suffise, à la télé j'suis pris pour cible Ils me traitent de fainéant pourtant je taff pourtant je trime Je m'appelle « bip » chef de famille depuis que mon homme est partie J'm'y attendais pas j'ai arrêté de bosser pour lui Mais mes gosses ont la dalle, je ne trouve pas de travail Faut pas qu'je pète un câble, j'vais finir sur la paille Il est grand temps qu'on avance, qu'on comprenne qu'on est les mêmes Que pour partager la France faudra partager nos peines Arrêtons de donner raison à ceux qui veulent semer la haine Je te demande de m'écouter et peu importe comment je m'appelle Je m'appelle « bip », jeune de banlieue qu'on voit dans les reportages
On vit dans la précarité chez nous y a 20% de chômage Pour m'en sortir j'ai pas le choix, illégale est la seule voie Même si c’n’est pas quand j'serai en taule que les darons seront fiers de moi Je m'appelle « bip », un ado comme il n'y a rien de plus ban*l Mais pourtant les gens me regardent comme si je n'étais pas normal Leurs paroles sont si cruelles, car je suis h*mos**uel Ils me rabaissent plus bas que terre, m'incitent à rejoindre le ciel Je m'appelle « bip », une jeune fille qui avait tout pour réussir Mais voilà j'ai stoppé les cours je n'peux plus supporter les rires Oui leurs moqueries me rongent, à croire qu'mes formes les dérange Ils ont gâchés ma jeunesse, j'aimerai juste me faire entendre Il est grand temps qu'on avance, qu'on comprenne qu'on est les mêmes Que pour partager la France faudra partager nos peines Arrêtons de donner raison à ceux qui veulent semer la haine Je te demande de m'écouter et peu importe comment je m'appelle