Du temps que j'étais belle et bien un peu puérile Je transformais les hommes en animaux Ô combien de marins, Ô combien d'imbéciles, J'ai changés en pourceaux, J'avais de la malice Jetant mes maléfices Aux compagnons d'Ulysse, Mon nom vous parle encore de légendes anciennes On m'appelle Circé et je suis magicienne Mutatis mutandis Ici je veux un groin Un jambon pour la cuisse Et qu'il te pousse aux reins Un curieux appendice, Mutatis mutandis Maintenant je t'impose La couleur d'une rose De la tête au coccyx Mutatis mutandis Si tant est qu'il est vrai que tout dans le cochon Peut nous paraître bon, dans l'homme non Je n'ai fait que donner la forme qui convient À ces jolis nourrains Prisonniers de mes bauges De mon œil qui les jauge, De ma main qui remplit l'auge, Pataugeant dans la boue, pauvres petits humains Seriez-vous plus sereins, esprits sains ou porcins? Mutatis mutandis Ici je veux un groin Un jambon pour la cuisse Et qu'il te pousse aux reins Un curieux appendice,
Mutatis mutandis Maintenant je t'impose La couleur d'une rose De la tête au coccyx Mutatis mutandis Mais le temps a pa**é et j'ai jeté mes dopes Mes poudres, mes potions, mes sortilèges Il y a longtemps qu'Ulysse a rejoint Pénélope Entre autres sacrilèges Je vais de port en port (je vais de porc en porc) Voir si je trouve encore Un homme dans chaque porc (un homme dans chaque port) Constatant que personne, dans ce monde en déglingue Ne met plus de magie au fond de sa seringue Quand ce n'est qu'en gorets Que je les transformais Les voici désormais Enivrés par le fric, le pouvoir, les combines Changés en charognards, en vautours, en vermine Mutatis mutandis Ici, je veux des dents Que ton poil se hérisse Qu'il coule dans ton sang La fureur et le vice, Mutatis mutandis Que brûlent dans ton cœur La haine et l'avarice Et prend du prédateur La sinistre pelisse Sois aveugle et sois sourd Et mène au sacrifice La pitié et l'amour {Choeurs, ad lib} Mutatis mutandis