Il était une fois un absurde crétin
Chevauchant bêtement un vélo tout terrain
Sous la pluie, au milieu d'une route nationale
Traînant dans son sillage un peloton d'autos
Inconscient, faisant fi des règles capitales
Du code de la route qui protégeraient sa peau
Il déboucha sur un croisement dangereux
Ne posant même pas un regard sur le feu
Qu'il grilla, tout sourire, ne pensant pas mal faire
Ignorant la voiture qui venait de sa droite
Et qui le percuta juste en pa**ant le vert
Déboîtant comme un diable surgissant de sa boîte
Combien de gens s'raient morts à cet instant précis
Mais lui, cet imbécile, était toujours en vie
Notre crétin vola, les jambes vers le ciel
Déployant, ridicule, ses invisibles ailes
Et alla traverser le pare-brise d'en face
Celui d'un véhicule qui avait démarré
Dont le pilote pilla sous ces morceaux de glace
Renvoyant le fautif gémir sur la chaussée
Notre fieffé cycliste s'en sortit sans un pli
Et s'en alla vaquer vers une autre ânerie
Mais si Dieu avait mis sur ce cheval d'acier
Un Desproges, un Bra**ens, un Vian, un Maupa**ant
Comme ce sont les meilleurs qui partent les premiers
Il serait sûrement parti les pieds devant
Ô combien de poilus y pa**èrent à vingt ans
Et moi qui ne les ai plus, je suis toujours vivant