Un de mes amis qui est mort il y a quelques temps était ce que l'on appelle un truand. J'ai reçu de ses nouvelles peu de temps après dans une lettre, une lettre qui disait ceci :
Je suis au paradis
Il y fait chaud et on s'ennuie
Le dollar n'a pas cours ici
Et le poker est interdit
Je suis au paradis
Mais je crois bien qu'c'est une erreur
Une gaffe de leurs ordinateurs
Un coup d'piston du Sacré-Cœur
Je me souviens
Je n'ai pas vécu comme un saint
Mais enfin, quoi !
Je n'avais pas mérité ça !
Je suis au paradis
Le pote Saint Pierre c'est un marrant
C'est l'porte-clés du firmament
Il a fréquenté les truands
Les truands d'Italie
Il m'a parlé d'sa succursale
C'est un gang international
Dont l'chef s'appelle El Pontificale
Je me souviens
Je n'ai pas vécu comme un saint
Mais enfin, quoi !
Je n'avais pas mérité ça !
Je suis au paradis
Quand aux gonzesses qu'on nous envoie
Que celles qui péchaient pas en bas
Quand on les voit, on sait pourquoi
Y'a bien la vierge Marie
Mais si avec quelques échanges
Le père Joseph, on s'en arrange
Reste toujours, l'autre, l'archange
Je me souviens
Je n'ai pas vécu comme un saint
Mais enfin, quoi !
Je n'avais pas mérité ça !
Je suis au paradis
Ça r'ssemble un peu à la maffia
Le pote bon Dieu c'est fou c'qu'il a
Conscience de son patriarcat
Paraît qu'il cherche ici
Un mec à la coule pour refaire
Aux caves le coup du fils du père
Un ca**e tout c'qu'il y a d'plus pépère
Je me souviens
Je n'ai pas vécu comme un saint
Mais à quoi bon !
Je crois que je vais me faire une raison
J'espère que t'as compris
J'te quitte en t'serrant la cuillère
Le boss m'attend pour un poker
Prends bien soin de mes p'tites affaires
Des fois que ce soit moi qui gagne