Le sein qui s'agenouille
Au milieu des badauds
La bouche qui se grouille
À l'vider illico
Le sourire en photo
Tout nu sur le sofa
Et puis les premiers mots
Dont on n'se souvient pas
C'est la vie qui commence
C'est la vie qui commence
Le crayon qui s'anime
Pour écrire des pensées
Le prof qui fait d'la frime
En pensant à l'été
Le banc qui mène au large
Les premières illusions
Le zéro dans la marge
Pour la bonne tradition
C'est la vie qui s'déroule
C'est la vie qui s'déroule
Le ruban qu'on dénoue
Les cheveux qui s'délacent
Et la photo qu'on cloue
Sur les murs de la cla**e
Le baiser sous les nuages
À faire danser la ville
L'amour qui déménage
Et part d'un pas tranquille
C'est la vie qui s'enroule
C'est la vie qui s'enroule
Le premier lit qu'on traîne
Derrière soi, toute sa vie
Et les autres qu'on enchaîne
Aux galères de l'ennui
Ce qu'on y a trouvé
Et c'qu'on y a perdu
Une vertu qu'a lâché
Et l'autre qu'a rien vu
C'est la vie qui s'enlace
C'est la vie qui s'enlace
Les premiers pas des gosses
Qu'on suivra jusqu'au bout
Si l'temps qui nous désosse
Nous garde les yeux debout
La femme qu'on a comme ça
Puisqu'il en faut bien une
Et la maîtresse qu'on noie
Toutes les nuits sous la lune
C'est la vie qui s'efface
C'est la vie qui s'efface
La lampe qu'on trimbale
À la dernière veillée
Comme une carte postale
Qu'on n'ose pas envoyer
La peau qui s'fait toute blanche
Et les fleurs qu'on écoute
Frapper aux quatre planches
Sur le bord de la route
C'est la vie qui s'achève
C'est la vie qui s'achève