Voici qu'l'air et le temps racontent des histoires
De marins comme la mer en a roulé beaucoup
Les fantômes n'ont plus de cordes à s'mettre au cou
Alors ils vont rêver a**is au pied d'un phare
Sur le rocher mouillé...
Ils m'ont fait une place et je me suis a**is
Nous avons bu longtemps dans les mêmes tonneaux
Quand j'ai voulu r'partir j'me suis trompé d'bateau
Et j'me suis planté là à écouter sa vie
A l'écouter parler...
Je suis le s**e de la mer
Et je me plante au firmament
Tous ces bateaux qui vont paraître
Tu vois, sont un peu nos enfants
J'en ai connu des filles saoûles
Qu'avaient l'écume au fond des yeux
Je faisais l'plein de mes ampoules
Et dans la nuit j'y foutais l'feu
J'ai vu Colomb faire sa croisière
Quand j'étais haut comme trois choux
Tu vas penser que j'exagère
T'auras raison et je m'en fous
Tu sais l'barbu en quarantaine
L'exilé qui dort à Paris
Pour dénombrer ses capitaines
Et bien c'est là qu'il s'est a**is
Ah ! J'crois qu'j'entends sonner le jour
Il va encore s'foutre de ma gueule
J'vais arrêter là mon discours
Reviens demain si tu t'sens seul
Et je suis reparti vers mes quartiers d'hiver
Pendant qu'une dernière fois il f'sait d'l'œil à la nuit
Un phare quand on l'écoute c'est fou tout c'que ça dit
Tandis que son regard caresse le ventre de la mer
Et des vagues pressées...
Le jour m'a paru fade et le soleil éteint
Le pauvre, il fait c'qu'y peut, faut pas être méchant
Je suis rentré chez moi sans trop savoir comment
Par une nuit sans lune j'm'étais fait un copain