Madame, dame, femme de Narbonne Je sais, oui, tout de vous par le bonhomme Qui, avant de venir s'allonger au creux de mon lit A rendu douces quelques-unes de vos nuits Madame, dame, femme de Valence Toi, tu sais de lui toute son enfance Il me parle de toi comme il parlerait de sa sœur Tu n'es pas celle qui a percé son cœur Madame, dame, femme de Nanterre Il ne t'a jamais avoué, j'espère, Que c'est parce que tu lui rappelais un peu sa mère Que la foudre n'a duré qu'un éclair Madame, dame, femme de Toulouse De toi, j'avoue, je suis un peu jalouse Toi qui, d'un tout petit coup d'aile d'amante volage L'as laissé, tout penaud, sur le carrelage Mesdames, dames, femmes de mon homme
Plus il approche et plus je vous pardonne Le charme ravageur de vos yeux verts, de vos yeux bruns Votre pierre posée sur son chemin Mesdames, dames, femmes, peut-être bien Que c'est grâce à vous que je tiens sa main Que de ses failles qui, sur vous, sont restées des blessures Il ne me reste que les égratignures Mesdames, dames, femmes, j' vous dis merci Vous qui m'avez un peu chauffé le lit Je vous connais de loin et vous, vous ne me savez pas Pourvu qu'aucune autre ne sache de moi Mais si madame, femme de nulle part Tu rencontrais mon homme un peu plus tard Je voudrais qu'aujourd'hui, on ne s'en veuille pas Si j'ai laissé du gravier sous ses pas