Il m'a demandé si je voulais bien l'épouser,
j'ai dit oui tiens pourquoi pas, c'est l'occasion de se marrer.
Il m'a regardée, ses yeux sont devenus foncés,
c'est que les choses sérieuses, a-t-il dit, allaient commencer.
Il m'a emmenée près de la rue des Hauts Pavés.
Dans ce petit magasin de photos diverses et variées,
on a regardé ces couples de jeunes mariés
prenant intelligemment des poses et des airs détachés.
On avait le choix (et même l'embarras du choix)
pour s'inspirer de l'un d'eux et immortaliser la joie qui nous transperçait.
Qui nous rendait joliment gais, si heureux,
si pleins de bonheur à venir que j'en baillais.
Ma chérie, tu vois la fille au fond sous les lilas en amazone
avec le bras désinvolte, on dirait toi.
Oui, c'est un peu vrai, mais je lui trouve le regard niais…
C'est à ça que je pensais quand j'ai dit qu'elle te ressemblait.
Allez, on va se marier pour l'éternité.
Prenons la pose et sourions.
Près du footballeur, les bas jaunes dans les fleurs,
la jeune épouse en crampons serre un ballon contre son cœur.
C'est l'amour du sport, le foot est plus fort que la mort,
les serments dans les gradins: allez le stade et je t'adore.
Et là, quelle erreur, la mariée elle a peur.
Mais non c'est tout naturel puisqu'elle est femme de cha**eur.
Un gibier, encore si frais qu'on dirait qu'il dort,
jeté par dessus l'épaule de l'époux.
Vois le décor.
Allez, on va se marier pour l'éternité.
Prenons la pose et sourions.
Devant la mairie.
Des mains tendues vers le mari brandissent, tel un trophée,
des roues de vélo défraîchies.
Monsieur est cycliste et sa photo très fantaisiste.
Mais qu'en serait-il s'il était sumo ou véliplanchiste?
Et là celui-ci, sous ses médailles et son képi,
qu'il est attirant qu'il est beau et comme il me fait envie.
Pour clore la liste, regarde-moi cet air triste
de la fille qui regrette mais qui va entrer en piste.
Allez, on va se marier pour l'éternité.
Prenons la pose et sourions.