Cher amant, je cède à tes désirs De champagne enivre Julie. Inventons, s'il se peut, des plaisirs; Des amours épuisons la folie -moi ce joyeux poison Mais surtout bois à ta maîtresse; Je rougirais de mon ivresse, Si tu conservais ta raison. Vois déjà briller dans mes regards Tout le feu dont mon sang bouillonne, Sur ton lit, de mes cheveux épars, Fleur à fleur vois tomber ma couronne. Le cristal vient de se briser: Dieu! baise ma gorge brûlante, Et taris l'écume enivrante Dont tu plais à l'arroser. encor! mais pourquoi ces atouts
Entre tes baisers et mes charmes? Romps ces noeuds, oui, romps-les pour toujours: Ma pudeur ne connait plus d'alarmes. Presse en tes bras mes charmes nus. Ah! je sens redoubler mon être! A l'ardeur, qu'en moi tu fais naître Ton ardeur ne suffira plus. Dans mes bras tombe enfin à ton tour: Mais hélas! tes baisers languissent. Ne bois plus, et garde à mon amour Ce nectar où tes feux s'amortissent. De mes désirs mal apaisés, Ingrat, si tu pouvais te plaindre, J'aurais du moins pour les éteindre Le vin où je les ai puisés.