Ne t'en fais pas si tu ne sais pas où le cours des choses
Les porte, dans quel cimetière de bateaux, quelle a**emblée
Vaine, avec les hurlements inutiles du vent édenté
Dans les bras morts et dans les larmes des grééments
Ne t'en fais pas si ta vie la pente déboule
Comme une pelote d'un fil accroché
En dix endroits et qui sera, pauvre naïf, coupé
Partout avant d'être tout à fait même déroulé
Tu seras exsangue, ne t'en fais pas, et sans pa**é,
Et sans espérance non plus, bien avant la délivrance!
Oui, mais les bêtes, avec cet air toujours de se donner
Est-ce qu'elles savent quelque chose? Ou les moulins
Morts sur les coteaux et qui se déhanchent
Avec l'indifférence aussi des bêtes bousculées
Est-ce qu'ils savent quelque chose?
Ils vont, dites, sans doute en transhumance
Très loin, dans un paradis qui, bien sûr, est une enfance
Dites, peut-être il y a l'harmonie des vents
Où toute chose prend sa place. Il y a l'harmonie des vents
Il n'y a pas de sentiments perdus qui brûlent pour personne
Des regards qu'on n'a pas croisés ni de cloches en vain qui sonnent
Des mots pour rien
D'avortés gestes de la main
Et le charme des femmes qui jamais dure très loin
Certainement il se transmet, de feu de paille en feu de paille
Ô le courage égaré dans le silence et qu'on mène par la main
Tout cela forme, c'est sûr, en secret, une harmonie
On nous attend au fond d'un parc avec des lambeaux de musique
Tout sert à quelque chose, tout se survit n'est-ce pas?
De me parler tout seul j'en ai a**ez, répondez-moi!
Les larmes pa**ent loin toujours par caravanes et on voudrait
Les suivre mais elles ne s'arrêtent jamais
Et c'est alors que j'entendis une voix pleine de sourires qui disait
"Le bonheur est l'algèbre intime des sourciers"