L'Amba**ade est une bouche fermée désormais pour longtemps On y a mis pour faire respecter les lois de l'hospitalité des gendarmes français Toujours les mêmes pour faire circuler le cœur des gens Cela sera un peu plus dur de vivre avec Le souvenir de ce crime au coin de la rue et tout ce sang Il y a eu un crime, on a tué un peuple, on fait circuler les pa**ants Je circule donc. La vie me pousse sans ménagements Je m'en vais me construire avec le mortier des reculs, des renoncements Une maison où je place chacun à sa place, mon enfant Mes amis et cent mille générations de pauvres gens Sur la toiture je mettrai cet arbuste fait de grands mots La dignité ou la justice - Tout ça fait un peu théâtral. Dessinateur prudent, je bâtis une maison pour dix mille ans Dix mille ans de lutte contre dix mille ans de mensonges, je suis patient Je me bats quelquefois le dos a mur avec le bonheur fou que je protège sous ma veste
Comme un message ou une bombe destinés à quelques clandestins A cause de ce bonheur-là je dis que je suis invincible A cause du fil qui dans les siècles se tend je ne faiblis jamais A cause de ce bonheur je suis partout chez moi et je ne suis jamais Déraisonnable. Tous ceux que je méprise sont nus. Je les soupèse. Je les dévisage Craignez le regard qui écrit votre vrai nom sur vos visages Comme une gifle cinglante ou comme une balafre. L'insolence Est à la jeunesse du monde, à la pa**ion Je suis partout dans ma maison Je n'oublie rien, jamais. Je ne faiblis jamais J'écris, j'écris sur des papiers pour les saboteurs Courez la nuit le long des voies, j'écris sur le bonheur Et sur la joie. J'écris pour le Chili, pour le temps qui va Qui ne donne sa force qu'à ceux qui ont un monde à gagner J'écris à cause du feu dans ma tête et de la mort qu'il faut nier J'écris à cause de Tant d'amour et tant de douleur