Je voudrais que le temps s'efface
Comme une averse où sur la plaie
Une gaze, une nuée qui pa**e
Ou, comme un lourd rideau épais
Qu'il s'ouvre au milieu, s'il lui plaît
{Isabelle Bonnardier:}
Ou qu'indifférent il nous laisse
Juste un instant nous éloigner
Puis, dans la lumière qui baisse
Glisser jusqu'à l'éternité
Ou comme dans l'art de chanter
Mourir, vivre... une main écarte
Les lentilles sur cet étang
Nous soyons beaux, jeunes et lents!
Et dans les eaux se refermant,
Descendant tous deux, descendant
Tous deux, nous soyons des absences
Mais ensemble à jamais liés
Qu'on nous ait condamnés ensemble
On nous ait ensemble noyés
On nous ait ainsi délivrés
Je veux qu'on me donne une chance
Et, dans l'enfer des destinées
Les plaintes des gens, les souffrances
Et tout le mal et les années
Un autre réel pour t'aimer
Et je veux que les jours s'écroulent
Les jours carrés de l'avenir
Qu'on s'enfonce là dans la foule
Qu'ayant transpercé cette houle
Nous en renaissions sans haïr
Donc je veux que le temps enlève
Sa main, sur nous gantée de fer
Et l'ouvrant accepte une trêve,
Montre une trouée dans l'hiver
Nous allions vivre en notre envers
Toi et moi exister ainsi
Et on y entre par ces lianes
Par ce portail de vers précis
Et si vagues pourtant aussi
On y meure et tu m'accompagnes
{Isabelle Bonnardier:}
Toi et moi exister ainsi
Et on y entre par ces lianes
Par ce portail de vers précis
Et si vagues pourtant aussi
On y meure et tu m'accompagnes
Et nous y aimions à l'envi