Ayez pitié de moi, Dieu si vous existez dans quelque étang de la Brenne ou la Dombe
Dans quelque souterrain, dans quelque puits de mine, quelque catacombe
Si vous soufflez comme un grisou mauvais dans quelque vieux sombre grenier
Si le mot a un sens pour vous, si le mot homme, ayez pitié!
Si vous rôdez la nuit sur les parkings des routiers en province
Et si vous mesurez toute la douleur accumulée, tout le désespoir glaçant glacé
Dans votre camion sans yeux, s'il vous reste un peu de dignité, pensez au froid qui pince
Pensez à ceux que votre acharnement à ne pas être aura désespéré!
Qu'est-ce qui peut vraiment vous exciter dans ma pauvre aventure?
Qu'est-ce qui peut vous sembler bon dans toute cette âpre purée?
Dans ma durée dans ce marais? Dans la jungle épaisse des conjectures?
S'il vous reste un peu de respect pour votre création, ayez pitié
Tant de chagrins - Est-ce vraiment pour ça que vous nous fîtes? -
Et si vous existiez, le feriez-vous? Et si vous aviez existé, l'auriez-vous osé? Dites?
Ah, vous deviez venir vers nous derrière la maison, ombre tremblant dans le sentier
C'est qu'on vous avait annoncé, allez, on ne demande pas grand-chose: un geste d'amitié
Si vous n'existez pas, eh bien c'est du pareil au même
Car on existe nous! En quoi cela peut-il vous déranger?
Et quel mal fait-on? On tente d'arriver au bout des questions et à bout du vieux problème
Il y en a certains même qui aiment, vous pourriez faire un effort pour ne pas les décourager
Leur offrir une belle blonde et avec de beaux seins! Et s'il vous plaît, si vous avez encore
Quelques moyens, une belle brune au beau rire! Où vous chercher? Dans quel profond terrier
Vous terrez-vous? Dans quel bouge infâme où vous regrettez?
Dans quelle antre sombrant? Dieu, dans quel autre monde?
Si vous voulez me voir, c'est facile, je ne peux pas m'enfuir, la Terre est ronde!
Si vous voulez qu'on se cause, d'homme à homme, les yeux dans les yeux, Dieu
Miserere!