Les trains qui feulent sur les voies
Comme des fauves
Dans la nuit moite dont on voit
Les iris mauves
On les entend et on les craint
Leur odeur veule
L'épure blonde en son écrin
Les trains qui feulent
Nuit d'été, rêve en déshérence
Sur l'avenue
Fuit l'éternelle femme nue
Hâve d'errances
Un train démarre et d'un baiser
Elle le dompte
Et ouvre un puits où apaiser
La bonne honte
Tu fais basculer la cloison
Peu inquiétante
La peur où des fleurs à foison
Derrière attendent
Comme des fruits vidant leur pus
Les rues se fendent
L'iguane et la hyène repus
À toi se rendent
Les désirs entravés à toi
Vont. Une averse
Tire la couverture à soi
Et le ciel verse
Dans le pli de l'aine. On entend
Perdant haleine
Qui au faîte du toit se pend
Un rire obscène
Ventre allant dans la voie lactée
Étrave lente
Feulante nuit et habitée
Où l'esprit hante
J'aime la nuit où sont les trains
Et les reptiles
Qui glissent le long de la main
Dans la tranquille
Ville. Idée où feulent les trains