J'ai mis ma rage dans l'attente de renaître un jour en nous
Au fond du pressoir, dans sa mutité orgueilleuse, le moût
Ce qu'il recèle de couleur! Ce qu'il prépare de fragrance!
Quel arôme il retient dans le cœur écrasé de la souffrance!
Un sang, une essence future où sous la meule qui le presse
Et il donne son suc, son âme, dans une sorte d'ivresse
Le blé foulé, mourant, perdu qui parfume quand on le moud
Il me plaît d'être la chanson qui sourd où le secret se noue
N'avoir été que cela un moment, l'esprit de ton amant!
Et la chanson du cœur moulu longtemps perdure... Je l'attends