Quand je te vois, oh non, ce n'est pas une citadelle
Ni même un arbre ou une force que je vois
Mais c'est la bonté dressée fière, la bonté rebelle
Qui défie le malheur sans élever la voix
Ou comme une lumière lente qui diffuse
Sa patience ou comme un paysage français
Sur lequel, croit-on, à la longue toute violence s'usera, s'use
Ce que je vois s'imposer dans mon regard quand tu parais c'est
La bonté ou la mansuétude pour les hommes
De mon père dans mon souvenir loin ou la candeur
La bonté qui s'oppose à l'époque affolée ou comme
Le guerrier calme et sans arme allant dans la peur
Et pardonnant d'avance au monde, qui pardonne
Pour sa faiblesse au brutal, à l'ambitieux, au menteur
Et des grappes d'enfants s'accrochent à ses grands pas d'homme
C'est la bonté dont on sent comme une onde se propager la ferveur