Plus j'approche, plus les idées se taisent
Et puis se pensent seulement, depuis
J'ai voulu moins d'ombre, allongé
Serein, je l'ai dit, pas prié mais presque
Plus j'approche, plus les voix se ressemblent
Plus toutes celles qu'on n'entend plus
J'avance et plus les yeux ne cernent plus rien d'autre qu'eux
Souvent c'est le souffle qu'on perd
Qu'on trouve en écrivant ou dans l'aérosol
La nuit sait qu'on ne fait rien sans l'entendre
Sans fracas ni détente
Plus j'approche, plus je doute
Et pourtant, et preuves à l'appui, plus j'écoute
Plus j'en aligne, moins j'en dis, non
Plus j'affine, moins les titres en disent long
Les écrire me portent et m'enflamment
Quand les décrire font retomber l'espace
Plus j'ai d'as, moins je mise
Et que les tours pa**ent, se perdre, et tenir
Plus j'approche, moins les cris sont forts
Mais tout en sourdine, plus j'en porte
Tout au plus vite, plus de tout, donne, donne
Encore plus de vide
Plus j'en place, moins j'espère
Et plus j'enta**e, moins les rimes se laissent faire
Plus on tient, plus on s'attarde à ne rien dire
Réflexe d'où l'on vient
On a misé sur des changements discrets
Ceux qui percent et naissent petits
Pour vaincre
Plus on s'écarte, plus les mains se tendent
Plus on file, plus on perd à les prendre
Partis pour réunir le verbe et sa trempe
Le bras, la rétine ou la langue
Plus d'envers et de pages de tout
Et moins de doute dans le moi/je
Faudra recoudre l'ombre: on a finit par s'y fondre et s'oublier
Plus ça dure, plus les bruits martèlent
Et s'engagent à détruire à l'usure
C'est maintenant, que les humeurs changent
Et bien plus que ces meneurs le pensent
Tu vois les rouages, d'abord le cri, enfin ces gestes
Qui ne leurrent plus personne
Plus j'approche, plus cette ville est bruyante
Plus le silence me manque
Bien plus que quelques phases, presque la**es
Qu'on laisse encore vivre et souffler
Et qu'à la place, des plus et des plus
Que plus rien ne vient contrer
Plus j'approche, plus les voix se ressemblent
Plus toutes celles qu'on n'entend plus