Y a la rage de vivre, la fureur de vaincre
Y a ce combat frénétique contre la pendule
Y a le modèle à suivre, y a l'échec social
Y a pas de place pour tout le monde, y a qu'on nous encule
Y a la bourse, y a nos vies qu'on spécule
Y a le chômage, y a nos parents sur les rotules
Y a la rage de se lever le matin
Y a la haine qui nous berce jusqu'au crépuscule
Y a l'Euromilion, y a p't-être même le RMI
Y a le nouveau millénaire, c'est la rumeur qui circule
Y a le SMIC, le salaire de la peur
Y a ce mec qui se moque de nous, qui est du côté des porcs
Y a le CV qui stipule qu'on n'a pas le bon profil
Y a le marché de l'emploi, les patrons sans scrupules
Y a la canicule, y a les vieux qui tombent
Y a la cellule familiale qui est devenue un bidule
Y a cette tête de mule qui tise jusqu'à la cirrhose
Y a son espérance de vie qui recule
Y a sa femme qui lui ca**e les couilles
Y a les voisins qui sont sourds quand les gosses hurlent
Y a la télé, ses réalités, ses nouvelles formules
Y a cette pute qui simule parce que la réussite stimule
Y a le premier samedi du mois sur Can*l
Des nouvelles stars ban*les et la culture an*le
Y a l'opinion publique qui juge cette fille en burqa
Y a cette gamine qui dessine des testicules
Y a un prêtre, y a un enfant de chœur
J'te jure sur ma tête qu'il n'y a qu'un pas de l'homme à l'animal
Y a pas de place pour les faibles, y a la loi du plus fort
La justice à deux vitesses et encore des porcs
Y a ces murs à tenir, ces heures à tirer
Un gros zbar qui tourne, la cage d'escalier qui brûle
Y a les plans galères, les poches vides
Les plans de bâtards, l'argent du biz, le mitard
La rue ou la cellule, le système, ses tentacules
Y a pas que les véhicules qu'on immatricule
Y a les RG, ma gueule sur leurs pellicules
Mon majeur tendu qui dit que je les encule
Y a tous ces sales Noirs, ces putains de Bougnoules
Y a qu'en équipe de France qu'on les congratule
Y a la soif de l'or, la guerre du feu comme à l'âge de bronze
L'argent de la banque, alors y a des cagoules
Y a l'économie parallèle, y a le Parlement
Y a ce pays qui bat de l'aile apparemment
Y a ces barreaux qu'on rêve de scier pour voir les cieux
Puisqu'ici putain les murs sont si hauts
Y a la carte de résident, la vie de funambule
Y a le contrôle de routine, encore un porc qui jubile
Y a le charter sans escale aux frais de l'Etat
Y a des frontières derrière lesquelles on se bouscule
Y a la traite des nègres, y a l'immigration choisie
Y a la conscience collective qu'on manipule
Y a la guérilla urbaine, y a la guerre en Irak
Y a la guerre partout et du sang qui coagule
Je récapitule
Y a tout ce qu'on voit tous les jours et tout ce qu'on voit pas