Qu'est ce que la bioéthique ? Il s'agit du débat éthique relatif à la recherche en biologie. Comment pouvons-nous l'appliquer à la biologie synthétique ? Il n'existe pas de réponse prédéfinie à cette question. Par conséquent, nous vous présentons ici un bref aperçu des moments clefs de l'histoire de la bioéthique en biologie synthétique.
Le débat public sur les pratiques scientifiques et leurs risques a commencé en 1975 lors de la conférence d'Asilomar. Elle a eu lieu en réponse à la création d'un ADN recombinant pour la toute première fois. Les scientifiques ont alors volontairement arrêté leurs recherches pour organiser la conférence. Le rapport de la réunion a été publié et ouvertement communiqué au public. Même si cette conférence était plus orientée sur les problématiques de sécurité que les problématiques éthiques, son ouverture au grand public a initié la participation de non scientifiques dans les discussions portant sur ce que les chercheurs devraient faire ou ne pas faire, et comment la technologie devrait être utilisée.
En 1999, la première grande an*lyse du domaine, intégrant des questions relatives à la science, à l'éthique et à la religion, a été publiée. Ce rapport souleva des questions comme "Quelles sont les conséquences ultimes de la définition de la vie en termes d'ADN?", "Doit-on traiter la définition de la vie comme une question scientifique secondaire, une question qui suppose qu'il n'y a rien dans le monde qui ne soit pas physique? "et " Pouvons-nous ou devons-nous laisser les sciences naturelles décider de la définition du sens de la vie sans l'apport des théologiens, philosophes, sociologues, et du grand public ? ". Les réponses à ces questions sont également a**ociées à d'autres discussions controversées. Par exemple, modifier la définition de la vie peut avoir des conséquences sur la politique d'avortement.
En 2010, le premier génome synthétique capable de se reproduire a été créé. Cette découverte capitale a mis en lumière des questions telles que "Sommes-nous en train de jouer à Dieu ?", “Jusqu'où pouvons-nous modifier la nature ?", "À qui appartient la vie synthétisée et devrions-nous permettre son brevetage? ". La discussion était tellement essentielle qu'une commission spéciale à été déléguée à la demande du président Obama pour étudier les conséquences de la biologie synthétique. Aujourd'hui, une conférence sur la biologie synthétique se tient chaque année pour discuter des avancées du domaine et des questions éthiques soulevées.
Les questions éthiques "Qu'est-ce qui relève du naturel?" et " Qu'est-ce qui relève de l'artificiel ?" sont les plus récurrentes en biologie synthétique. La réponse est peut être simple pour le pour le produit initial modifié, mais qu'en est-il des dérivés ? Où devons-nous placer la limite ? Qui en a la propriété ? Telle une réaction en chaîne, aucune réponse n'est définitivement figée et engendre automatiquement de nouvelles discussions.